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observations faites sous l’équateur & au cercle polaire, que je n’ai aucun doute sur leur exactitude, & que la terre peut bien être réellement élevée d’une 175me partie de plus sous l’équateur que sous les poles ; mais en même temps je maintiens la théorie, & je vois clairement que ces deux résultats peuvent se concilier.

Cette différence des deux résultats de la théorie & des mesures est d’environ quatre lieues dans les deux axes, en sorte que les parties sons l’équateur sont élevées de deux lieues de plus qu’elles ne doivent l’être suivant la théorie : cette hauteur de deux lieues répond assez juste aux plus grandes inégalités de la surface du globe, elles proviennent du mouvement de la mer & de l’action des fluides à la surface de la terre. Je m’explique, il me paroît que dans le temps que la terre s’est formée, elle a nécessairement dû prendre, en vertu de l’attraction mutuelle de ses parties & de l’action de la force centrifuge, la figure d’un sphéroïde dont les axes diffèrent d’une 230me partie ; la terre ancienne & originaire a eu nécessairement cette figure qu’elle a prise lorsqu’elle étoit fluide, ou plûtôt liquéfiée par le feu ; mais lorsqu’après sa formation & son refroidissement les vapeurs qui étoient étendues & raréfiées, comme nous voyons l’atmosphère &. la queue d’une comète, se furent condensées, elles tombèrent sur la surface de la terre & formèrent l’air & l’eau, & lorsque ces eaux qui étoient à la surface, furent agitées par le mouvement du flux & reflux, les matières furent entraînées peu à peu des poles vers l’équateur, en sorte qu’il est possible que les