refroidies, & c’est dans le temps de cet état de fluidité causée par le feu, qu’elles auront pris leur figure, & que leur mouvement de rotation aura fait élever les parties de l’équateur en abaissant les poles.
Cette figure qui s’accorde si bien avec les loix de l’Hydrostatique, suppose nécessairement que la terre & les planètes aient été dans un état de fluidité, & je suis ici de l’avis de M. Leibnitz 79 ; cette fluidité étoit une liquéfaction causée par la violence de la chaleur, l’intérieur de la terre doit être une matière vitrifiée dont les sables, les grès, le roc vif, les granites, & peut-être les argilles, sont des fragmens & des scories.
On peut donc croire avec quelque vrai-semblance, que les planètes ont appartenu au soleil, qu’elles en ont été séparées par un seul coup qui leur a. donné un mouvement d’impulsion dans le même sens & dans le même plan, & que leur position à différentes distances du soleil ne vient que de leurs différentes densités. Il reste maintenant à expliquer par la même théorie le mouvement de rotation des planètes & la formation des satellites ; mais ceci, loin d’ajoûter des difficultés ou des impossibilités à notre hypothèse, semble au contraire la confirmer.
Car le mouvement de rotation dépend uniquement de l’obliquité du coup, & il est nécessaire qu’une impulsion, dès qu’elle est oblique à la surface d’un corps, donne à ce corps un mouvement de rotation ; ce mouvement de rotation sera égal & toûjours le même, si le corps qui le reçoit, est homogène, & il sera inégal si le corps est composé