Page:Buffon - Histoire naturelle, 1st edition, vol. 1, 1749.djvu/160

Cette page n’a pas encore été corrigée

la densité des planètes, la densité de la terre ne devroit être que comme 206 , au lieu qu’elle est comme 400, de-là on peut conjecturer que notre globe étoit d’abord une fois moins dense qu’il ne l’est aujourd’hui. A régard des autres planètes Mars, Vénus & Mercure, comme leur densité n’est connue que par conjecture, nous ne pouvons sçavoir si cela détruiroit ou confirmeroit notre opinion sur le rapport de la vîtesse & de la densité des planètes en général. Le sentiment de Newton est que la densité est d’autant plus grande que la chaleur à laquelle la planète est exposée, est plus grande, & c’est sur cette idée que nous venons de dire que Mars est une fois moins dense que la Terre, Vénus une fois plus dense, Mercure sept fois plus dense, & la comète de 1680 28 mille fois plus dense que la terre ; mais cette proportion entre la densité des planètes & la chaleur qu’elles ont à supporter, ne peut pas subsister lorsqu’on fait attention à Saturne & à Jupiter qui sont les principaux objets que nous ne devons jamais perdre de vûe dans le système solaire ; car selon ce rapport entre la densité & la chaleur, il se trouve que la densité de Saturne seroit environ comme 4 , & celle de Jupiter comme 14 au lieu de 67 & de 94 , différence trop grande pour que le rapport entre la densité & la chaleur que les planètes ont à supporter, puisse être admis ; ainsi malgré la confiance que méritent les conjectures de Newton, je crois que la densité des planètes a plus de rapport avec leur vîtesse qu’avec le degré de chaleur qu’elles ont à supporter. Ceci n’