conservé ; & cette supposition n’est pas dénuée de vrai-semblance, car la matière du soleil peut bien être fort élastique, puisque la seule partie de cette matière que nous connoissions, qui est la lumière, semble par ses effets être parfaitement élastique. J’avoue que je ne puis pas dire si c’est par l’une ou par l’autre des raisons que je viens de rapporter, que la direction du premier mouvement d’impulsion des planètes a changé, mais ces raisons suffisent au moins pour faire voir que ce changement est possible, & même probable, & cela suffit aussi à mon objet.
Mais sans insister davantage sur les objections qu’on pourroit faire, non plus que sur les preuves que pourroient fournir les analogies en faveur de mon hypothèse, suivons-en l’objet & tirons des inductions ; voyons donc ce qui a pû arriver lorsque les planètes, & sur-tout la terre, ont reçu ce mouvement d’impulsion, & dans quel état elles se sont trouvées après avoir été séparées de la masse du soleil. La comète ayant par un seul coup communiqué un mouvement de projectile à une quantité de matière égale à la 650me partie de la masse du soleil, les particules les moins denses se seront séparées des plus denses, & auront formé par leur attraction mutuelle des globes de différente densité : Saturne, composé des parties les plus grosses & les plus légères, se sera le plus éloigné du soleil, ensuite Jupiter qui est plus dense que Saturne, se sera moins éloigné, & ainsi de suite. Les planètes les plus grosses & les moins denses sont les plus éloignées, parce quelles ont reçu