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de bec, et, si leurs efforts sont inutiles, ils ne se rebutent point pour cela, mais ils suivent des yeux leur géniture, et si on la place sur une fenêtre ou dans quelque lieu ouvert qui donne un libre accès aux père et mère, ils se chargent l’un comme l’autre de lui apporter à manger, sans que la vue de l’homme ni aucune inquiétude pour eux-mêmes, ou, si l’on veut, aucun intérêt personnel puisse les détourner de cette intéressante fonction.

Les jeunes martins s’apprivoisent fort vite ; ils apprennent facilement à parler ; tenus dans une basse-cour, ils contrefont d’eux-mêmes les cris de tous les animaux domestiques : poules, coqs, oies, petits chiens, moutons, etc., et ils accompagnent leur babil de certains accents et de certains gestes qui sont remplis de gentillesse.

Ces oiseaux sont un peu plus gros que les merles : ils ont le bec et les pieds jaunes comme eux, mais plus longs et la queue plus courte, la tête et le cou noirâtres ; derrière l’œil une peau nue et rougeâtre, de forme triangulaire, le bas de la poitrine et tout le dessus du corps, compris les couvertures des ailes et de la queue, d’un brun marron, le ventre blanc, les douze pennes de la queue et les pennes moyennes des ailes brunes, les grandes noirâtres depuis leur extrémité jusqu’au milieu de leur longueur, et de là, blanches jusqu’à leur origine, ce qui produit une tache oblongue de cette couleur près du bord de chaque aile lorsqu’elle est pliée ; les ailes, ainsi pliées, s’étendent aux deux tiers de la queue.

On a peine à distinguer la femelle du mâle par aucun attribut extérieur[1].


  1. Les principaux faits de l’histoire de cet oiseau sont dus à M. Sonnerat et à M. de la Nux, correspondants du Cabinet d’histoire naturelle.