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que noirâtre, ainsi que les pennes de l’aile, et que toutes ces pennes, excepté les deux premières et la dernière, sont d’un fauve jaunâtre à leur origine, mais du côté intérieur seulement.

Le merle de Surinam n’est pas plus gros qu’une alouette ; sa longueur totale est de six pouces et demi, son vol de neuf et demi, sa queue de trois à peu près, son bec de huit lignes, et son pied de sept à huit ; enfin ses ailes, dans leur repos, vont au delà du milieu de la queue.

XXXVI.Le palmiste[1].

L’habitude qu’a cet oiseau[NdÉ 1] de se tenir et de nicher sur les palmiers, où sans doute il trouve la nourriture qui lui convient, lui a fait donner le nom de palmiste. Sa grosseur égale celle de l’alouette ; sa longueur est de six pouces et demi, son vol de dix un tiers, sa queue de deux et demi, et son bec de dix lignes.

Ce qui se fait remarquer d’abord dans son plumage, c’est une espèce de large calotte noire qui lui descend de part et d’autre plus bas que les oreilles, et qui de chaque côté a trois marques blanches, l’une près du front, une autre au-dessus de l’œil, et la troisième au-dessous : le cou est cendré par derrière dans tout ce qui n’est pas recouvert par cette calotte noire ; il est blanc par devant, ainsi que la gorge ; la poitrine est cendrée et le reste du dessous du corps gris blanc. Le dessus du corps, compris les petites couvertures des ailes et les douze pennes de la queue, est d’un beau vert olive ; ce qui paraît des pennes des ailes est à peu près de la même couleur et le reste est brun ; ces pennes dans leur repos s’étendent un peu au delà du milieu de la queue ; le bec et les pieds sont cendrés.

L’oiseau dont M. Brisson a fait une autre espèce de palmiste[2] ne diffère absolument du précédent que parce que sa calotte, au lieu d’être noire en entier, a une bande de cendré sur le sommet de la tête et qu’il a un peu moins de blanc sous le corps ; mais comme, à cela près, il a exactement les mêmes couleurs, que dans tout le reste il lui ressemble si parfaitement que la description de l’un peut convenir à l’autre sans y changer un mot, et qu’il vit dans le même pays, je ne puis m’empêcher de regarder ces deux individus comme appartenant à la même espèce, et je suis tenté de regarder le premier comme le mâle et le second comme la femelle.

  1. C’est la quarante-huitième grive de M. Brisson, qui a le premier décrit cette espèce, t. II, p. 303.
  2. T. II, page 301. C’est sa quarante-septième grive.
  1. D’après Cuvier, le Palmiste de Buffon est un Tangara. [Note de Wikisource : Il s’agit de l’actuel Phaenicophilus palmarum Linnæus, vulgairement katje à couronne noire ; selon les classifications, il appartient à la même famille que les tangaras ou à une famille sœur.]