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Cet oiseau est un peu plus gros que l’alouette : il a dix pouces et demi de vol, et ses ailes, étant dans leur repos, s’étendent un peu au delà du milieu de la queue ; sa longueur, mesurée de la pointe du bec jusqu’au bout de la queue, est de six pouces et demi, et jusqu’au bout des ongles de cinq et demi ; la queue en a deux et demi, le bec huit lignes et demie, le pied neuf, et le doigt du milieu sept.

XXXIV.Le saui-jala ou le merle doré de Madagascar[1].

Cette espèce[NdÉ 1], qui appartient à l’ancien continent, ne s’écarte pas absolument de l’uniforme de nos merles : elle a le bec, les pieds et les ongles noirâtres ; une sorte de collier d’un beau velours noir qui passe sous la gorge et ne s’étend qu’un peu au delà des yeux ; les pennes de la queue et des ailes, et les plumes du reste du corps toujours noires, mais bordées de citron, comme elles sont bordées de gris dans le merle à plastron blanc, en sorte que le contour de chaque plume se dessine agréablement sur les plumes voisines qu’elle recouvre.

Cet oiseau est à peu près de la grosseur de l’alouette ; il a neuf pouces et demi de vol, et la queue plus courte que nos merles, relativement à la longueur totale de l’oiseau, qui est de cinq pouces trois quarts, et relativement à la longueur de ses ailes, qui s’étendent presque aux deux tiers de la queue lorsqu’elles sont dans leur repos. Le bec a dix lignes, la queue seize, le pied onze et le doigt du milieu dix.

XXXV.Le merle de Surinam[2].

Nous retrouvons dans ce merle d’Amérique[NdÉ 2] le même fond de couleur qui règne dans le plumage de notre merle ordinaire ; il est presque partout d’un noir brillant, mais ce noir est égayé par d’autres couleurs : sur le sommet de la tête par une plaque d’un fauve jaunâtre ; sur la poitrine par deux marques de cette même couleur, mais d’une teinte plus claire ; sur le croupion par une tache de cette même teinte ; sur les ailes par une ligne blanche qui les borde depuis leur origine jusqu’au pli du poignet ou de la troisième articulation ; et, enfin, sous les ailes par le blanc qui règne sur toutes leurs couvertures inférieures ; en sorte qu’en volant cet oiseau montre autant de blanc que de noir. Ajoutez à cela que les pieds sont bruns, que le bec n’est

  1. C’est la dix-huitième grive de M. Brisson, qui a le premier décrit cet oiseau et nous a appris son nom madagascarien, t. II, p. 247.
  2. C’est la soixante-cinquième grive de M. Brisson, qui a le premier décrit cette espèce, t. VI, Supplément, p. 47.
  1. Turdus (Merula) saui-jala et Turdus nigerrimus Gmel. [Note de Wikisource : L’individu décrit et correspondant au Turdus saui-jala de Gmelin est un mâle immature de l’espèce actuellement dénommée Philepitta castanea Statius Müller, vulgairement philépitte veloutée ; le Turdus nigerrimus de Gmelin correspond au mâle adulte de cette espèce. Elle est loin d’appartenir aux turdidés.].
  2. Turdus (Merula) surinamus Lath. [Note de Wikisource : actuellement Tachyphorus surinamus Linnæus, vulgairement tangara à crête fauve ; les tangaras appartiennent à la famille des Thraupidés, très éloignée de celle des Turdidés (voyez la note à l’article du grand tangara)].