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XXXII.Le merle vert de la Caroline[1].

Catesby, qui a observé cet oiseau[NdÉ 1] dans son pays natal, nous apprend qu’il n’est guère plus gros qu’une alouette, qu’il en a à peu près la figure qu’il est fort sauvage, qu’il se cache très bien, qu’il fréquente les bords des grandes rivières, à deux ou trois cents milles de la mer, qu’il vole les pieds étendus en arrière (comme font ceux de nos oiseaux qui ont la queue très courte), et qu’il a un ramage éclatant. Il y a apparence qu’il se nourrit de la graine de solanum, à fleur couleur de pourpre.

Ce merle a tout le dessus du corps d’un vert obscur, l’œil presque entouré de blanc, la mâchoire inférieure bordée finement de la même couleur, la queue brune, le dessous du corps jaune, excepté le bas-ventre qui est blanchâtre, le bec et les pieds noirs ; les pennes des ailes ne dépassent pas de beaucoup l’origine de la queue.

La longueur totale de l’oiseau est d’environ sept pouces un quart, sa queue de trois, son pied de douze lignes, son bec de dix.

XXXIII.Le térat-boulan ou le merle des Indes[2].

Ce qui caractérise cette espèce[NdÉ 2], c’est un bec, un pied et des doigts plus courts à proportion que dans les autres merles, et une queue étagée, mais autrement que de coutume ; les six pennes du milieu sont d’égale longueur, et ce sont proprement les trois pennes latérales de chaque côté qui sont étagées. Ce merle a le dessus du corps, du cou, de la tête et de la queue noir, le croupion cendré et les trois pennes latérales de chaque côté terminées de blanc. Cette même couleur blanche règne sur tout le dessous du corps et de la queue, sur le devant du cou, sur la gorge, et s’étend de part et d’autre jusqu’au-dessus des yeux ; mais il y a de chaque côté un petit trait noir qui part de la base du bec, semble passer par-dessous l’œil et reparaît au delà : les grandes pennes de l’aile sont noirâtres, bordées de blanc du côté intérieur jusqu’à la moitié de leur longueur ; les pennes moyennes, ainsi que leurs grandes couvertures, sont aussi bordées de blanc, mais sur le côté extérieur dans toute sa longueur.

  1. C’est le cul-blanc à poitrine jaune de Catesby ; en anglais, yellow-brested chat ; en latin, ænante americana, etc. Hist. nat. de la Caroline, t. Ier, p. 50. M. Linnæus le nomme turdus virens, etc. (Syst. nat., p. 171, édit. X). M. Brisson en a fait sa cinquante-cinquième grive, t. II, p. 315.
  2. C’est la dix-neuvième grive de M. Brisson, qui le premier a fait connaître cette espèce, t. II, p. 248.
  1. Muscicapa viridis Lath. [Note de Wikisource : actuellement Icteria virens Linnæus, vulgairement ictérie polyglotte ; sa position dans la classification est incertaine, peut-être un Parulidé ou un Ictéridé (voyez la note à l’article du grand tangara)].
  2. D’après Cuvier cette espèce serait voisine des Pies-grièches. C’est le Turdus orientalis Lath. [Note de Wikisource : actuellement Lalage nigra Pennant, vulgairement échenilleur térat ; loin d’être un turdidé, il appartient à une famille distincte mais très apparentée à celle des loriots].