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XXX.LE MERLE DE L’ÎLE DE BOURBON[1].

La grosseur de ce petit oiseau[NdÉ 1] est à peu près celle de l’alouette huppée : il a sept pouces trois quarts de longueur totale, et onze un tiers de vol ; son bec a dix à onze lignes, son pied autant, et ses ailes, dans leur repos, ne vont pas jusqu’à la moitié de la queue, qui a trois pouces et demi, et fait par conséquent elle seule presque la moitié de la longueur totale de l’oiseau.

Le sommet de la tête est recouvert d’une espèce de calotte noire ; tout le reste du dessus du corps, les petites couvertures des ailes, le cou en entier et la poitrine sont d’un cendré olivâtre ; le reste du dessous du corps est d’un olivâtre tirant au jaune, à l’exception du milieu du ventre qui est blanchâtre. Les grandes couvertures des ailes sont brunes avec quelque mélange de roux : les pennes des ailes mi-parties de ces deux mêmes couleurs, de manière que le brun est en dedans et par-dessus, et le roux en dehors ; il faut cependant excepter les trois pennes du milieu, qui sont entièrement brunes : celles de la queue sont brunes aussi, et traversées vers leur extrémité par deux bandes de deux bruns différents et fort peu apparentes, étant sur un fond brun ; le bec et les pieds sont jaunâtres[2].

XXXI.LE MERLE DOMINIQUAIN DES PHILIPPINES.

La longueur des ailes est un des attributs les plus remarquables de cette nouvelle espèce[NdÉ 2] : elles s’étendent dans leur repos presque jusqu’au bout de la queue. Leur couleur, ainsi que celle du dessus du corps, est un fond brun sur lequel on voit quelques taches irrégulières d’acier poli ou plutôt de violet changeant[3] : ce fond brun prend un œil violet à l’origine de la queue, et un œil verdâtre à son extrémité ; il s’éclaircit du côté du cou et devient blanchâtre sur la tête et sur toute la partie inférieure du corps. Le bec et les pieds sont d’un brun clair.

Cet oiseau n’a guère que six pouces de longueur : c’est une nouvelle espèce dont on est redevable à M. Sonnerat.

  1. C’est la quarante-deuxième grive de M. Brisson, qui le premier a donné la description de cet oiseau, envoyé par M. de la Nux.
  2. Voyez l’Ornithologie de M. Brisson, t. II, p. 293.
  3. Ces taches violettes irrégulièrement semées sur le dessus du corps ont fait soupçonner à M. Daubenton le jeune que cet individu avait été tué sur la fin de la mue, et avant que les vraies couleurs du plumage eussent pris consistance.
  1. Turdus (Merula) borbonicus Lath. [Note de Wikisource : actuellement Hypsipetes borbonicus Pennant, vulgairement bulbul de la Réunion].
  2. Turdus (Merula) dominicanus Lath. [Note de Wikisource : actuellement Agropsar sturninus Pallas, vulgairement étourneau de Daourie ; c’est un sturnidé plutôt qu’un turdidé].