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XXVIII.LE MERLE HUPPÉ DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE[1].

La huppe de cet oiseau[NdÉ 1] n’est point une huppe permanente, mais ce sont des plumes longues et étroites qui dans les moments de parfaite tranquillité se couchent naturellement sur le sommet de la tête, et que l’oiseau hérisse quand il veut. La couleur de cette huppe, du reste de la tête et de la gorge, est un beau noir avec des reflets violets ; le devant du cou et la poitrine ont les mêmes reflets sur un fond brun. Cette dernière couleur brune domine sur tout le dessus du corps et s’étend sur le cou, sur les couvertures des ailes, sur une partie des pennes de la queue, et même sous le corps où elle forme une espèce de large ceinture qui passe au-dessus du ventre ; mais dans tous ces endroits elle est égayée par une couleur blanchâtre qui borde et dessine le contour de chaque plume à peu près comme dans le merle à plastron blanc. Celui de cet article a les couvertures inférieures de la queue rouges, les supérieures blanches, le bas-ventre de cette dernière couleur ; enfin, le bec et les pieds noirs ; les angles de l’ouverture du bec sont accompagnées de longues barbes noires dirigées en avant : ce merle n’est guère plus gros que l’alouette huppée. Il a onze à douze pouces de vol ; ses ailes, dans leur situation de repos, ne s’étendent pas jusqu’à la moitié de la queue ; leurs pennes les plus longues sont la quatrième et la cinquième, et la première est la plus courte de toutes.

XXIX.LE MERLE D’AMBOINE[2].

Je laisse cet oiseau[NdÉ 2] parmi les merles, où M. Brisson l’a placé, sans être bien sûr qu’il appartienne à ce genre plutôt qu’à un autre. Seba, qui le premier nous l’a fait connaître, nous dit qu’on le met au rang des rossignols à cause de la beauté de son chant ; non seulement il chante ses amours au printemps, mais il relève alors sa longue et belle queue, et la ramène sur son dos d’une manière remarquable. Il a tout le dessus du corps d’un brun rougeâtre, compris la queue et les ailes, excepté que celles-ci sont marquées d’une tache jaune ; tout le dessus du corps est de cette dernière couleur, mais le dessous des pennes de la queue est doré. Ces pennes sont au nombre de douze et régulièrement étagées.

  1. C’est la vingt-troisième grive de M. Brisson, qui l’a décrite le premier. Cet oiseau a environ 8 pouces de la pointe du bec jusqu’au bout de la queue, 6 1/2 jusqu’au bout des ongles : la queue a 3 pouces 1/2, le bec 12 lignes, le pied autant, le doigt du milieu 9 lignes. Voyez l’Ornithologie, t. II, p. 257.
  2. C’est le petit oiseau d’Amboine au chant mélodieux (avicula Amboinensis canora) de Seba, t. I, p. 99 ; et la seizième grive de M. Brisson, t. II, p. 244.
  1. D’après Cuvier cette espèce est une Pie-grièche. [Note de Wikisource : Il s’agit en réalité d’un autre bulbul, le bulbul à ventre rouge, actuellement Pycnonotus cafer Linnæus.]
  2. Turdus (Merula) amboinensis Lath. [Note de Wikisource : espèce inidentifiable, seulement connue par Seba].