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XXVI.LE MERLE BRUN DE LA JAMAÏQUE[1].

Le brun foncé règne en effet sur la tête, le dessus du corps, les ailes et la queue de cet oiseau[NdÉ 1] ; un brun plus clair sur le devant de la poitrine et du cou, un blanc sale sur le ventre et le reste du dessous du corps : ce qu’il y a de plus remarquable dans ce merle, c’est sa gorge blanche, son bec et ses pieds orangés. Il a les ouvertures des narines fort grandes. Sa longueur totale est d’environ six pouces quatre lignes, son vol de neuf pouces quelques lignes, sa queue de deux pouces huit ou neuf lignes, son pied de deux pouces un quart, son bec de onze lignes, le tout réduction faite de la mesure anglaise à la nôtre. On peut juger par ces dimensions qu’il est moins gros que notre mauvis. Il se tient ordinairement dans les bois en montagne et passe pour un bon gibier. Tout ce que M. Sloane nous apprend de l’intérieur de cet oiseau, c’est que sa graisse est d’un jaune orangé.

XXVII.LE MERLE À CRAVATE DE CAYENNE.

La cravate de ce merle[NdÉ 2] est fort ample et d’un beau noir bordé de blanc ; elle s’étend depuis la base du bec inférieur, et même depuis l’espace compris entre le bec supérieur et l’œil jusque sur la partie moyenne de la poitrine, où la bordure blanche, qui s’élargit en cet endroit, est rayée transversalement de noir ; elle couvre les côtés de la tête jusqu’aux yeux et elle embrasse les trois quarts de la circonférence du cou. Les petites et les grandes couvertures des ailés sont du même noir que la cravate, mais les petites sont terminées de blanc, ce qui produit des mouchetures de cette couleur, et les deux rangs des grandes couvertures sont terminés par une bordure fauve. Le reste du plumage est cannelle, mais le bec et les pieds sont noirs. Ce merle est plus petit que notre mauvis, et il a la pointe du bec crochue comme les solitaires ; sa longueur totale est d’environ sept pouces, sa queue de deux et demi, son bec de onze lignes, et ses ailes, qui sont courtes, dépassent fort peu l’origine de la queue.

  1. M. Sloane à qui nous devons la connaissance de cet oiseau, le nomme thrush en anglais. Voyez Jamaïca, p. 305, pl. 256, no xxxiii. C’est le merle de la Jamaïque de M. Brisson et sa trente-quatrième grive, t. II, p. 277.
  1. Turdus (Merula) leucogenus Lath. [Note de Wikisource : actuellement Turdus aurantius Gmelin, vulgairement merle à miroir].
  2. Turdus (Merula) cinnamomeus Gmel. [Note de Wikisource : actuellement Myrmoderus ferrugineus Statius Müller, vulgairement alapi à cravate noire, appartenant à une famille, les thamnophilidés, faisant carrément partie d’un autre infra-ordre que tous les oiseaux précédents].