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la queue, par la couleur roussâtre de la gorge et de tout le dessous du corps jusques et compris les couvertures inférieures de la queue, par la petite rayure brune des flancs, par la petite tache blanche qui paraît sur les ailes et qui appartient aux grandes pennes, par la couleur noirâtre des pennes de la queue, et enfin par la marque blanche qui termine les latérales et qui est d’autant plus grande que la penne est plus extérieure.

XXV.LE BRUNET DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE[1].

La couleur dominante du plumage de cet oiseau[NdÉ 1] est le brun foncé : elle règne sur la tête, le cou, tout le dessus du corps, la queue et les ailes ; elle s’éclaircit un peu sur la poitrine et les côtés ; elle prend un œil jaunâtre sur le ventre et les jambes, et elle disparaît enfin sur les couvertures inférieures de la queue pour faire place à un beau jaune. Cette tache jaune fait d’autant plus d’effet qu’elle tranche avec la couleur des pennes de la queue, lesquelles sont d’un brun encore plus foncé par-dessous que par-dessus. Le bec et les pieds sont tout à fait noirs.

Ce merle n’est pas plus gros qu’une alouette : il a dix pouces et demi de vol ; ses ailes ne vont guère qu’au tiers de la queue, qui a près de trois pouces de longet qui est composée de douze pennes égales.

Variété du brunet du Cap.

L’oiseau représenté dans nos planches enluminées, no 317, sous le nom de merle à cul jaune du Sénégal[2], a beaucoup de rapport avec le brunet ; seulement il est un peu plus gros et il a la tête et la gorge noires ; dans tout le reste, ce sont les mêmes couleurs et à peu près les mêmes proportions, ce qui m’avait fait croire d’abord que c’était une simple variété d’âge ou de sexe ; mais ayant eu dans la suite occasion de remarquer que, parmi un grand nombre d’oiseaux envoyés par M. Sonnerat, il s’en était trouvé plusieurs étiquetés merles du Cap, lesquels étaient parfaitement semblables au sujet décrit par M. Brisson, et pas un seul individu à tête et gorge noires, il me paraît plus vraisemblable que l’oiseau du no 317 représente une variété de climat. Le bec de cet oiseau est plus large à sa base et plus courbe que celui du merle ordinaire.

  1. C’est la vingt-quatrième grive de M. Brisson, à qui l’on est redevable de la première description qui ait été faite de ce merle étranger : il le nomme merle brun du Cap, t. II, p. 259 ; mai j’ai changé ce nom en celui de brunet pour le distinguer d’un autre merle brun du Cap, dont j’ai parlé ci-dessus.
  2. Le dessus du corps est moins jaunâtre et plus brun, dans un individu que j’ai observé, qu’il ne le paraît dans la pl. 317.
  1. Cuvier considère cette espèce comme une Pie-grièche. [Note de Wikisource : C’est en fait un bulbul, le bulbul du Cap, actuellement Pycnonotus capensis Linnæus.]