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La longueur totale de l’oiseau n’est que de sept pouces, et ses ailes ne vont pas jusqu’à la moitié de la queue, qui est un peu étagée. C’est une espèce nouvelle apportée par M. Sonnerat.

M. Daubenton le jeune a observé un autre individu de la même espèce qui avait les extrémités des longues pennes des ailes et de la queue d’un vert foncé et changeant, et plusieurs taches de violet changeant sur le corps, mais principalement derrière la tête. C’est peut-être une femelle ou même un jeune mâle.

XXIII.LE MERLE VERT DE L’ÎLE DE FRANCE.

Le plumage de cet oiseau[NdÉ 1] est de la plus grande uniformité : c’est partout à l’extérieur un vert bleuâtre rembruni ; mais son bec et ses pieds sont cendrés. Il est au-dessous du mauvis pour la grosseur ; sa longueur totale est d’environ sept pouces, son vol de dix et demi, son bec de dix lignes, et ses ailes, dans leur repos, vont au tiers de sa queue, qui n’a que deux pouces et demi. Les plumes qui recouvrent la tête et le cou sont longues et étroites. C’est une espèce nouvelle.

XXIV.LE CASQUE-NOIR OU MERLE À TÊTE NOIRE DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE[1].

Quoique au premier coup d’œil le casque-noir ressemble par le plumage à l’espèce suivante, qui est le brunet, et surtout au merle à cul jaune du Sénégal, que je regarde comme une variété de cette même espèce, cependant, si l’on veut prendre la peine de comparer ces oiseaux en détail, on trouvera des différences assez marquées dans les couleurs et de plus considérables encore dans les proportions des membres. Le casque-noir[NdÉ 2] est moins gros que le mauvis ; sa longueur totale est de neuf pouces, son vol de neuf et demi, sa queue de trois et deux tiers, son bec de treize lignes et son pied de quatorze, d’où il suit qu’il a le vol moins étendu, et au contraire le bec, la queue et les pieds proportionnellement plus longs que le brunet ; il a aussi la queue autrement faite et composée de douze pennes étagées ; chaque aile en a dix-neuf, dont les plus longues sont la cinquième et la sixième.

À l’égard du plumage, il ressemble par la couleur brune de la partie supérieure du corps, mais il diffère par la couleur du casque, qui est un noir brillant, par la couleur rousse du croupion et des couvertures supérieures de

  1. C’est la soixante-sixième grive de M. Brisson, qui a le premier fait connaître cette espèce, t. VI, Supplément, p. 47.
  1. Turdus (Merula) mauritianus Gmel. [Note de Wikisource : L’espèce est d’identification incertaine ; peut-être est-ce le même oiseau que le merle des colombiers (ainsi que l’indique le musée George Sand) ?]
  2. Turdus (Merula) atricapillus Gmel. [Note de Wikisource : actuellement Donacobius atricapillus Linnæus, vulgairement donacobe à miroir ; c’est un oiseau américain, d’une famille très apparentée à celle des bulbuls ou celle des garrulaxes].