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XVI.LE MERLE À GORGE NOIRE DE SAINT-DOMINGUE.

L’espèce de pièce noire qui recouvre la gorge de cet oiseau[NdÉ 1] s’étend, d’une part, jusque sous l’œil et même sur le petit espace qui est entre l’œil et le bec, et, de l’autre, elle descend sur le cou et jusque sur la poitrine ; de plus, elle est bordée d’une large bande d’un roux plus ou moins rembruni, qui se prolonge sur les yeux et sur la partie antérieure du sommet de la tête : le reste de la tête, la face postérieure du cou, le dos et les petites couvertures des ailes sont d’un gris brun, varié légèrement de quelques teintes plus brunes ; les grandes couvertures des ailes sont, ainsi que les pennes, d’un brun noirâtre bordé de gris clair, et séparées des petites couvertures par une ligne jaune olivâtre appartenant à ces petites couvertures. Ce même jaune olivâtre règne sur le croupion et tout le dessous du corps, mais sous le corps il est varié par quelques taches noires assez grandes et clairsemées dans tout l’espace compris entre la pièce noire de la gorge et les jambes. La queue est du même gris que le dessus du corps, mais dans son milieu seulement, les pennes latérales étant bordées extérieurement de noirâtre : le bec et les pieds sont noirs.

Cet oiseau, qui n’avait pas encore été décrit, est à peu près de la grosseur du mauvis : sa longueur totale est d’environ sept pouces et demi, le bec d’un pouce, la queue de trois, et les ailes, qui sont fort courtes, ne vont guère qu’au quart de la longueur de la queue.

XVII.LE MERLE DE CANADA[1][NdÉ 2].

Celui de tous nos merles dont semble approcher le plus l’oiseau dont il s’agit ici, c’est le merle de montagne, qui n’est qu’une variété du plastron blanc. Le merle de Canada est moins gros, mais ses ailes sont proportionnées de même, relativement à la queue, ne s’étendant pas dans leur repos au delà du milieu de sa longueur, et les couleurs du plumage, qui ne sont pas fort différentes, sont à peu près distribuées de la même manière : c’est toujours un fond rembruni, varié d’une couleur plus claire partout, excepté sur les pennes de la queue et des ailes, qui sont d’un brun noirâtre et uniforme ; les couvertures des ailes ont des reflets d’un vert foncé, mais brillant ; toutes les autres plumes sont noirâtres et terminées de roux, ce

  1. C’est la dix-septième grive de M. Brisson, qui a le premier décrit cette espèce étrangère, t. II, p. 232.
  1. Cet oiseau est fort peu connu ; on le considère comme appartenant aux Troupiales ou aux Carouges plutôt qu’aux Merles. [Note de Wikisource : Effectivement, il semble que ce soit là la description d’un immature de l’oriole à capuchon, actuellement Icterus dominicensis Linnæus, oiseau déjà mentionné à l’article du petit cul-jaune de Cayenne.]
  2. Vieillot regarde le Merle du Canada de Buffon comme un Carouge à plumage d’automne. [Note de Wikisource : Il s’agit peut-être de l’actuel Turdus migratorius Linnæus, vulgairement merle d’Amérique, mais l’identification est incertaine.]