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VARIÉTÉS DE LA SITTELLE. 651

II. — LA SITTELLE DU CANADA, (a) (b)

Elle (*) grimpe, dit M. Brisson, et court sur les arbres comme la nôtre, et n’en diffère que par la couleur du bandeau, qui est blanchâtre chez elle ; encore s’en rapproche-t-elle par une tache noirâtre qu’elle a derrière l’œil. En y regardant de bien près, on trouve encore quelque diversité dans les nuances et les proportions ; mais tout cela se saisira mieux et plus facilement par la comparaison des figures que par celle des descriptions. Cette sittelle est à peu près de la taille de la variété précédente.

Longueur totale, quatre pouces dix lignes ; bec, sept lignes et demie ; tarse, sept lignes ; doigt du milieu, six et demie ; ongle postérieur le plus fort de tous ; vol, sept pouces un quart ; queue, dix-huit lignes, composée de douze pennes égales ; dépasse les ailes de huit lignes.

III. — LA SITTELLE A HUPPE NOIRE. (c)

Cette huppe noire et une espèce de rayure noire et blanche vers le bout des pennes de la queue sont les principales différences qui distinguent cette sittelle (**) de la nôtre ; on ne lui voit point de bandeau noir, mais il est censé se perdre dans les bords de la calotte de même couleur qui couvre la tête. Son pays natal est la Jamaïque, où M. Sloane l’a observée ; elle se nourrit d’insectes comme le coq de roche, dit ce voyageur philosophe ; on la trouve dans les buissons des savanes. Elle est si peu sauvage et se laisse approcher de si près, qu’on la tue souvent à coups de bâton ; c’est ce qui lui a fait donner le nom d’oiseau fou. Elle est à peu près de la taille de notre sittelle ordinaire. M. Sloane remarque qu’elle a la tête grosse.

Longueur totale, cinq pouces cinq lignes ; bec, onze lignes, triangulaire, comprimé, environné à sa base de petits poils noirs ; narines rondes ; tarse et doigt du milieu, dix-sept lignes ; ongle postérieur, le plus fort de tous ; vol, dix pouces ; queue, deux pouces deux tiers.

(a) Voyez les planches enluminées, n° 623, fig. 2, où cet oiseau est représenté sous le nom de Torche-pot du Canada.

(b) « Sitta supercilis albis... affinis multùm sittæ Europeæ.» Linnæus, Syst. nat., édit. XIII, n° 60, sp. 2. — « Sitta supernè cinerea, infernè dilutè rufa ; tæniâ suprà oculos candidâ, pone oculos nigricante ; rectricibus lateralibus nigris, apice cinereis, quatuor utriusque extimis apice interiùs albis, » Sitta Canadensis, le torche-pot de Canada. Brisson, t. III, p. 592.

(c) Sitta seu picus cinereus major capite nigro ; à la Jamaïque, a logger head (oiseau fou). Sloane, Jamaïca, p. 300, n° 18, pl. 259, fig. 1. — Ray, Synops. av., p. 185, n° 33. — Baristus major subcinereus, capite nigro. Browne, Nat. history of Jamaïca, p. 475. — Merops major capite nigro. Les créoles le nomment petite vie (selon toute apparence ce nom a rapport à son cri). Barrère, France équinoxiale, p. 136. — Merops Americanus, cinereus,

(*) Sittella canadensis Briss.

(**) Sitta Jamaicensis Gmel.