Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome VI.djvu/686

Cette page n’a pas encore été corrigée

650 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

La femelle a les couleurs plus faibles. J’en ai observé une le 3 mai qui avait tout le dessous du corps depuis l’anus jusqu’à la base du cou sans aucune plume, comme c’est l’ordinaire dans les femelles des oiseaux.

Longueur totale, six pouces ; bec, dix lignes, droit, un peu renflé dessus et dessous ; les deux pièces à peu près égales ; la pièce supérieure sans échan- crure ; narines presque rondes, à demi recouvertes par de petites plumes qui naissent de la base du bec, et dont l’alignement est parallèle à son ouver- ture ; langue plate, plus large à sa base.

VARIÉTÉS DE LA SITTELLE

Le type de ce genre d’oiseau paraît très ferme et n’avoir été que faible- ment modifié par les influences des climats divers : c’est partout les mêmes allures, les mêmes habitudes naturelles ; toujours du gris cendré sur la par- tie supérieure, du roux plus ou moins clair et tirant quelquefois au blanchâtre sur la partie inférieure ; la principale différence est dans la grandeur et les proportions, et cette différence ne dépend pas toujours du climat ; d’ailleurs elle n’est pas suffisante pour constituer des espèces diverses ; et après avoir comparé avec grande attention nos sittelles européennes avec les étrangères, je ne puis m’empêcher de rapporter celles-ci aux premières comme des va- riétés qui appartiennent à la même espèce.

Je n’en excepte qu’une seule qui en diffère à plusieurs égards, et qui d’ailleurs par son bec un peu courbe me semble faire la nuance entre les sittelles et les grimpereaux.

I. — LA PETITE SITTELLE. (a)

On ne peut parler de cette variété de grandeur que d’après Belon ; elle est, selon lui, beaucoup plus petite que la sittelle ordinaire. Du reste, même plumage, même bec, mêmes pieds, etc. ; elle se tient aux bois comme la grande, n’est pas moins solitaire ; mais, pour me servir des expressions de Belon, « elle est plus criarde, allègre et vioge. On ne voit jamais le mâle en compagnie autre que de sa femelle, et s’il rencontre quelque autre individu de son espèce ( sans doute quelque mâle), il ne cesse de l’attaquer, de le harceler, de lui faire une guerre opiniâtre jusqu’à ce que ce rival lui cède la place ; et alors il se met à crier de toutes ses forces et d’une voix en fausset, comme pour rappeler sa femelle et lui demander le prix de sa victoire. » C’est apparemment dans cette circonstance que Belon lui a trouvé la voix plus hautaine que ne l’a la sittelle ordinaire.

(a) Le petit torche-pot. Belon, Nat. des oiseaux, p. 305. — Sitta minor, petit torche-pot. Brisson, t. III, p. 592.