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646 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

avec des oiseaux d’une tout autre espèce ; tels sont les noms de pic cendré, pic de mai, pic-bleu, pic-maçon, picotelle, tape-bois, casse-noix, casse-noi- sette, grimpard, grand grimpereau, hoche-queue, cendrille. Ce n’est pas que les propriétés diverses indiquées par ces différents noms ne conviennent à l’espèce dont il s’agit dans cet article ; mais ou elles ne lui conviennent qu’en partie, ou elles ne lui conviennent point exclusivement : cet oiseau frappe de son bec l’écorce des arbres, et même avec plus d’effort et de bruit que les pics et les mésanges (a) ; de plus, il a beaucoup de l’air et de la con- tenance de ces dernières (b), mais il en diffère par la forme du bec, et des premiers par la forme de la queue (c), des pieds et de la langue : il grimpe sur les troncs et les branches comme les oiseaux auxquels l’usage a consacré le nom de grimpereaux ; mais il en diffère par son bec et par l’habitude de casser des noix, et d’autre part il diffère du casse-noix par l’habitude de

μοὒσα ; Σεισοπυγίς, Κιναιδὸς, parce qu’il a un mouvement dans la queue, ce qui l’a fait confondre par quelques-uns avec les motacilles ou hoche-queue ; en grec moderne, Κουρϰουνίστης ; en italien, pico picchio. Aldrovande, Omithol., t. Ier, p. 853. — Torche-pot ou grand grimpereau, Belon, Nat. des Oiseaux, p. 304. — Sitta seu picus cinereus. Willughby, Omithol., p. 98. — Ray, Synops. avium, p. 47 ; en anglais, nut hatch, nutjobber. Charleton, Exercit., p. 93, sp. 6. — Nota. Cet auteur confond le torche-pot avec le cariocatactes (casse-noix), dont nous avons donné l’histoire. — R. Sibbald, Hist. nat. Scotiæ prodrom., part, ii, lib. iii, p. 15. — Frisch, Omithol., t. Ier, class. 4, div. 2, pl. 11, n° 39, art. 6 ; en allemand, der blaw speckt ; en Suisse, ditiler thoedler. — La casse-noisette nut hatch. Albin, Oiseaux, t. II, pl. 28. — Picus subcaeruleus, picus parvus cæruleus ; en grec, Κουρϰουνίσης· en allemand, grosse baum- kletter. Schwenckfeld, Aviar Siles., p. 340. — Rzaczynski, Auctuar. Polon., p. 413 ; en polo- nais, dzieciot modrawy. — The nut hatch. British Zoology, g. 8, sp. 1, p. 81. — The woo- deracker. Plott., History of Oxford, p. 175. — Picus Pyrenaicus, cinereus, pusillus ; en catalan, picotella. Barrère, Specim novum, class. 3, g. 13, sp. 4. — Sitta. Moehring, Av. genera, g. 15, p. 35. — « Sitta rectricibus fuscis ; quatuor margine apiceque albis, quinti apice cani ; » en suédois, noetwaecka, noetpacka. Linnæus, Fauna Suec., n° 182. — Kramer, Elenchus Austr. inf., p. 363 ; en autrichien, klener, — « Sitta rectricibus nigris, lateralibus quatuor infrà apicem albis. » Linnæus, Syst. nat., édit. ΧΙII, p. 177, n° 60. — Muller, Zoologiæ Danicæ prodromus, n° 102, p. 13 ; en danois, spœt-meisse ; en norwégien, nat. wacke, egde, eremit. — Parus facie pici ; en allemand, spechtartige meise. Klein, Ordo avium, p. 87, n° 15. Cette dénomination composée est celle qui donne l’idée la plus juste de l’oiseau dont il s’agit ici. — Peciotto, picchio, piccolo grigio, o cenerino ; à Ravenne, raparino. Ornithologie ita- lienne, t. II, p. 54. — « Sitta supernè cinerea, infernè dilutè rufa ; tæniâ per oculos nigri ;

rectricibus lateralibus nigris, apice cinereis, extimi tæniâ transversi albi versùs apicem notata, tribus proximis apice interiùs albis... » Sitta, le torche-pot. Brisson, t. III, p. 588. — En Lorraine, maçon, pic-maçon, Lottinger ; en Normandie, perce-pot ; autrefois, chausse- pot, selon Cotgrave ; en Picardie, grimpard ou grimpant ; à Issoudun, cendrille ; ailleurs, dos bleu, pic bleu, tape-bois, bèque-bois cendré, casse-noix, etc. ; en Dauphiné, planot.

(a) Il conserve cette habitude en cage, dans laquelle il sait fort bien faire une brèche pour s’échapper : il en frappe à tous moments les parois et à coups réitérés, depuis deux ou trois jusqu’à huit ou neuf ; il casse ainsi des carreaux de vitres et les glaces de miroir.

(ô) Est moult approchant de la contenance d’une mésange, dit Belon. « Sitta parus maxi- mus est, » dit Klein.

(c) M. Moehring dit qu’il a les pennes de la queue raides ; cependant Belon avait remar- qué le contraire longtemps auparavant, et c’est même une des trois différences principales qu’il avait observées entre la sittelle et les pies. Pour moi, j’ai vu comme Belon, et je soup- çonne que M. Moehring n’a vu que par les yeux d’autrui.