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OISEAUX ÉTRANGERS QUI ONT RAPPORT AUX MÉSANGES. 643

IV. — LA MÉSANGE GRISE A GORGE JAUNE. (a)

Non seulement la gorge, mais tout le devant du cou est d’un beau jaune, et l’on voit encore de chaque côté de la tête, ou plutôt de la base du bec supérieur, une petite échappée de cette couleur ; le reste du dessous du corps est blanc, avec quelques mouchetures noires sur les flancs ; tout le dessus est d’un joli gris ; un bandeau noir couvre le front, s’étend sur les yeux et descend des deux côtés sur le cou, accompagnant la plaque jaune dont j’ai parlé ; les ailes sont d’un gris brun et marquées de deux taches blanches, la queue noire et blanche, le bec noir et les pieds bruns.

La femelle n’a ni ce beau jaune qui relève le plumage du mâle, ni ces taches noires qui font sortir les autres couleurs (*).

Cet oiseau est commun à la Caroline ; il ne pèse que deux gros et demi, et cependant M. Brisson le croit aussi gros que notre charbonnière, qui en pèse sept ou huit.

Longueur totale, cinq pouces un tiers ; bec, six lignes ; tarse, huit lignes et demie ; ongles très longs, le postérieur le plus fort de tous ; queue, vingt- six lignes, un peu fourchue, composée de douze pennes ; dépasse les ailes de quatorze lignes.

V. — LA GROSSE MÉSANGE BLEUE.

La figure de cet oiseau (**) a été communiquée par le marquis Fachinetto à Aldrovande, qui ne l’a vue qu’en peinture ; elle faisait partie des dessins coloriés d’oiseaux que certains voyageurs japonais offrirent au pape Benoit XIV, et qui n’en furent pas moins suspects à Willughby : cet habile naturaliste les regardait comme des peintures de fantaisie représentant des oiseaux imaginaires, ou du moins très défigurés ; mais par exactitude nous allons rapporter la description d’Aldrovande.

Le bleu clair régnait sur toute la partie supérieure de cet oiseau, le blanc sur l’inférieure ; un bleu très foncé sur les pennes de la queue et des ailes, il avait l’iris de couleur jaune, une tache noire derrière les yeux, la queue aussi longue que le corps, et les pieds noirs et petits. Ces petits pieds ne sont pas des pieds de mésange ; d’ailleurs toute cette description respire une

(a) The yellow throated creeper. Catesby, Caroline, t. Ier, pl. 62. — Parus Americanus pectore luteo ; en allemand, gelbkehlige meise, Klein, Ordo avium, p, 87, n° 14._ « Parus supernè griseus, infernè albus ; syncipite et tæniâ utrimque per oculos et secundum colli latera nigris, gutture et collo inferiore splendidè luteis (Mas) ; tæniâ duplici transversâ in alis candidâ ; rectricibus nigris, lateralibus interiùs albis... » Parus Carolinensis griseus. Brisson, t. III, p. 563.

(*) Sylvia flavicollis Vieill.

(**) Parus cyanus Pall.