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638 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

qui en a quarante-deux, plus ou moins ; la paire intermédiaire n’en a que trente-neuf au plus, et est à peine égale à la quatrième (a) ; la queue dé- passe les ailes d’environ deux pouces et demi.

Tube intestinal, quatre pouces : je n’ai aperçu qu’un léger vestige de cæcum ; gésier musculeux, contenant des débris de matières végétales et d’insectes, un fragment de noyau, point de petites pierres.

LE PETIT DEUIL

J’appelle ainsi une petite mésange (*) que M. Sonnerat a rapportée du cap de Bonne-Espérance, et dont il a fait paraître la description dans le Journal de physique. Les couleurs de son plumage sont en effet celles qui constituent le petit deuil, du noir, du gris, du blanc ; elle a la tête, le cou, le dessus et le dessous du corps d’un gris cendré clair ; les pennes des ailes noires bor- dées de blanc ; la queue noire dessus, blanche dessous ; l’iris, le bec et les pieds noirs.

Cette mésange se rapproche des précédentes, surtout de la mésange à lon- gue queue, par la manière de faire son nid ; elle l’établit dans les buissons les plus épais, mais non à l’extrémité des branches, comme l’ont supposé quelques naturalistes ; le mâle y travaille de concert avec sa femelle. C’est lui qui, frappant de ses ailes avec force sur les côtés du nid, en rapproche les bords qui se lient ensemble et s’arrondissent en forme de boule allongée ; l’entrée est dans le flanc, les œufs sont au centre dans le lieu le plus sûr et le plus chaud. Tout cela se trouve dans le nid de la mésange à longue queue ; mais ce qui ne s’y trouve pas, c’est un petit logement séparé où le mâle se tient tandis que la femelle couve.

(a) Je l’ai vérifié sur nombre d’individus ; mais comme ces pennes se détachent facilement, on pourrait, si l’on n’y prenait garde, tomber dans quelques méprises. Belon dit que cette mésange a la queue fourchue comme l’hirondelle, et il dit en même temps que cette queue est étagée ; il faut donc que, dans l’individu qu’a vu Belon, les pennes de la queue se fussent séparées par quelque cause accidentelle en deux parties, au lieu que dans leur situation natu- relle elles sont superposées les unes aux autres, au point que la queue parait fort étroite. Daniel Titius s’est aussi trompé, en disant que la paire intermédiaire était la plus longue de toutes ; c’est la cinquième paire qui surpasse toutes les autres en longueur.

(*) Parus capensis Gmel.