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XII.LE BANIAHBOU DE BENGALE[1].

Le plumage brun partout, mais plus foncé que la partie supérieure du corps, plus clair que la partie inférieure, comme aussi sur le bord des couvertures et des pennes des ailes, le bec et les pieds jaunes, la queue étagée, longue d’environ trois pouces, et dépassant les ailes repliées d’environ la moitié de sa longueur, voilà les principaux traits qui caractérisent cet oiseau étranger[NdÉ 1], dont la grosseur surpasse un peu celle de la grive.

M. Linnæus nous apprend, d’après les naturalistes suédois qui ont voyagé en Asie, que ce même oiseau se retrouve à la Chine ; mais il paraît y avoir subi l’influence du climat, car les baniahbous de ce pays sont gris par dessus, de couleur de rouille par dessous, et ils ont un trait blanc de chaque côté de la tête. La dénomination d’oiseaux chanteurs que leur applique M. Linnæus[2], sans doute sur de bons mémoires, suppose que ces merles étrangers ont le ramage agréable.

XIII.L’OUROVANG OU MERLE CENDRÉ DE MADAGASCAR[3].

La dénomination de merle cendré donne en général une idée fort juste de la couleur qui règne dans le plumage de cet oiseau[NdÉ 2] ; mais il ne faut pas croire que cette couleur soit partout du même ton : elle est très foncée et presque noirâtre, avec une légère teinte de vert sur les plumes longues et étroites qui couvrent la tête ; elle est moins foncée, mais sans mélange d’aucune autre teinte, sur les pennes de la queue et des ailes et sur les grandes couvertures de celles-ci ; elle a un œil olive sur la partie supérieure du corps, les petites couvertures des ailes, le cou, la gorge et la poitrine ; enfin elle est plus claire sous le corps, et prend à l’endroit du bas-ventre une légère teinte de jaune.

Ce merle est à peu près de la grosseur de notre mauvis, mais il a la queue un peu plus longue, les ailes un peu plus courtes, et les pieds beaucoup plus courts[4]. Il a le bec jaune comme nos merles, marqué vers le bout d’une

  1. Voyez l’Histoire naturelle des oiseaux d’Albin, t. III, no xix ; c’est la grive brune des Indes d’Edwards, pl. 184 ; le merle de Bengale de M. Brisson, et sa vingt-cinquième grive, t. II, p. 260 ; et t. VI, p. 43 ; en allemand, braungelber mistler, quelques-uns l’ont nommé beniahbou.
  2. « Canorus. Turdus griseus, subtus ferrugineus, lineâ albâ ad latera capitis. » Syst. nat., édit. X, p. 169.
  3. C’est la quarante-unième grive de M. Brisson, t. II, p. 291.
  4. La longueur totale de l’oiseau est de 8 pouces 1/2, son vol de 12, sa queue de 3 1/2, son bec de 12 lignes, et son pied de 8 ou 9.
  1. Merula canora L. [Note de Wikisource : Il s’agit probablement de l’actuel Argya striata Dumont, vulgairement cratérope de brousse. L’oiseau de Chine que Linnæus confond avec lui est le garrulaxe hoamy, actuellement Garrulax canorus Linnæus. Ces deux oiseaux appartiennent à la même famille que le garrulaxe masqué ci-dessus, très éloignée de celle des turdidés.]
  2. Merula Ourovang Lath. [Note de Wikisource : C’est l’actuel Hypsipetes madagascariensis Statius Müller, vulgairement bulbul de Madagascar. Les bulbuls sont regroupés dans une famille distincte mais très apparentée à celle des oiseaux du numéro précédent.]