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LA PENDULINE. 633

attache quelquefois le sien à des rameaux faibles et mobiles, et à qui M. Frisch a attribué celui de la mésange à longue queue (a), voici une es- pèce bien connue en Languedoc, quoique tout à fait ignorée des naturalistes, laquelle fait son nid avec autant d’art que le remiz de Pologne, qui semble même y employer une industrie plus raisonnée, et qui mérite d’autant plus notre attention, qu’avec les mêmes talents elle n’a pas, à beaucoup près, la même célébrité : on peut la regarder comme étant analogue au remiz, mais non pas comme une simple variété dans cette espèce ; les traits de disparité que l’on peut observer dans la taille, dans les proportions des parties, dans les couleurs du plumage, dans la forme du nid, etc., étant plus que suffisants pour constituer une différence spécifique.

Je lui ai donné le nom de penduline (*), qui présente à l’esprit la singu- lière construction de son nid ; ce nid est très grand, relativement à la taille de l’oiseau ; il est fermé par-dessus, presque de la grosseur et de la forme d’un œuf d’autruche : son grand axe a six pouces, le petit axe trois et demi ; elle le suspend à la bifurcation d’une branche flexible de peuplier, que, pour plus grande solidité, elle entoure de laine, sur une longueur de plus de sept à huit pouces : outre la laine elle emploie la bourre de peuplier, de saule, etc., comme le remiz. Ce nid a son entrée par le côté, près du dessus, et cette entrée est recouverte par une espèce d’avance ou d’auvent continu avec le nid, et qui déborde de plus de dix-huit lignes. Moyennant ces précautions, ses petits sont encore plus à l’abri des intempéries de la saison, mieux cachés, et par conséquent plus en sûreté que ceux du remiz de Pologne.

Cet oiseau a la gorge et tout le dessous du corps blanc roussâtre ; le dessus gris roussâtre, plus foncé que le dessous ; le dessus de la tête gris ; les cou- vertures supérieures des ailes noirâtres, bordées de roux, ainsi que les pennes moyennes, mais le roux s’éclaircit vers leur extrémité ; les grandes pennes noirâtres, bordées de blanchâtre ; les pennes de la queue noirâtres, bordées de roux clair ; le bec noir, l’arête supérieure jaune brun, les pieds de couleur plombée.

Longueur totale, un peu moins de quatre pouces ; bec de mésange, quatre lignes et plus ; tarse, six lignes ; ongle postérieur le plus fort de tous, peu arqué ; queue, onze à douze lignes, serait exactement carrée si les deux pennes extérieures n’étaient pas un peu plus courtes que les autres : dépasse les ailes d’environ six lignes.

(a) Cette méprise était d’autant plus facile à éviter, que le nid du loriot est fait en coupe, ouvert par dessus, et que cet oiseau n’y emploie jamais ce duvet végétal que fournissent les fleurs et les feuilles de certaines plantes, lors même qu’il y en a abondance autour de lui.

(*) D’après Cuvier, la Penduline de Buffon serait la femelle du Parus Pendulinus.