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622 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

serait tenté de la rapporter à la nonnette cendrée, et conséquemment à la petite charbonnière : elle a la tête d’un cendré foncé, tout le dessus du corps d’un cendré roussâtre, le dessous blanc, teinté de rouge dans le mâle, excepté toutefois la naissance de la gorge, qui est, dans quelques individus, d’un blanc pur, et qui, dans d’autres, a une teinte de cendré, ainsi que le devant du cou et de la poitrine ; la première penne de l’aile bordée de blanc, les dernières de roux ; les pennes de la queue noires, bordées d’une couleur plus claire, excepté la plus extérieure qui l’est de blanc, mais non pas dans tous les individus ; le bec noir, jaune à l’intérieur ; la pièce inférieure, blanchâtre dans quelques sujets ; les pieds tantôt d’un brun jaunâtre, tantôt de couleur plombée.

La gorge-blanche se trouve l’été en Angleterre ; elle vient dans les jardins, vit d’insectes, fait son nid dans les buissons près de terre (et non dans des trous d’arbre comme nos mésanges), le garnit de crins en dedans, y pond cinq œufs de forme ordinaire, pointillés de noir sur un fond brun clair ver- dâtre. Elle est à peu près de la grosseur de la nonnette cendrée.

Longueur totale, de cinq pouces trois quarts à six pouces ; doigt postérieur le plus fort de tous, les deux latéraux égaux entre eux, fort petits et adhé- rents à celui du milieu, l’extérieur par sa première phalange, l’intérieur par une membrane, ce qui est fort rare dans les oiseaux de ce genre ; vol, environ huit pouces ; queue, deux pouces et demi, composée de douze pennes, un peu étagée ; dépasse les ailes de seize à dix-sept lignes (a).

IV. — MÉSANGE GRIMPEREAU.

J’ai actuellement sous les yeux un individu envoyé de Savoie par M. le marquis de Piolenc, sous le nom de grimpereau (*), et qui doit se rapporter à la même espèce. Il a la tête variée de noir et de gris cendré ; tout le reste de la partie supérieure, compris les deux intermédiaires de la queue, de ce même gris ; la penne extérieure noirâtre à sa base, grise au bout, traversée dans sa partie moyenne par une tache blanche ; la penne suivante marquée de la même couleur sur son côté intérieur seulement ; la troisième aussi, mais plus près du bout et de manière que le blanc se resserre toujours et

albo ; rectrice utrimque extimâ plusquam dimidiatim albâ ; proximè sequenti apice tantum albâ. » Parus cinereus, la mésange cendrée. Brisson, t. III, p. 549. — The white throat :

an spipola prima Aldrovandi ? Willughby, Ornithol., p. 171. — Ficedulæ affinis. Ray, Synops., p. 77, A 6.

(a) J’ai vu dans les Cabinets un oiseau dont le plumage ressemblait singulièrement à celui de cette mésange, mais qui en différait par ses proportions. Sa longueur totale était de cinq pouces et demi ; tarse, dix lignes ; queue, vingt-neuf lignes ; dépassant les ailes d’un pouce seulement : mais le trait le plus marqué de dissemblance, c’était son bec long de sept lignes, épais de trois à sa base.

(*) Cet oiseau n’est qu’imparfaitement connu.