Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome VI.djvu/655

Cette page n’a pas encore été corrigée

VARIÉTES DE LA PETITE CHARBONNIÈRE. 621

M. Le Beau a rapporté de la Louisiane une mésange qui avait beaucoup de rapport avec celle de cet article ; il ne manque à la parfaite ressemblance que la tache blanche de l’occiput et les deux traits de même couleur sur les ailes ; ajoutez que la plaque noire de la gorge était plus grande, et en général les couleurs du plumage un peu plus foncées, excepté que dans la femelle (a) la tête était d’un gris roussâtre, à peu près comme le dessus du corps, mais cependant plus rembruni (*).

Longueur totale, quatre pouces et demi ; tarse, sept à huit lignes ; ongle pos- térieur, le plus fort de tous ; queue, vingt et une lignes, un peu étagée (ce qui forme un nouveau trait de disparité) ; dépasse les ailes d’environ neuf lignes.

II. —MÉSANGE A TÊTE NOIRE DU CANADA.

Une autre mésange d’Amérique, qui se rapproche beaucoup de la petite charbonnière, c’est la mésange à tête noire du Canada (b) (**) ; elle est de la grosseur de la nonnette cendrée ; elle a à peu près les mêmes proportions et le même plumage, la tête et la gorge noires, le dessous du corps blanc, le dessus cendré foncé, couleur qui va s’affaiblissant du côté du croupion, et qui, sur les couvertures supérieures de la queue, n’est plus qu’un blanc sale ; les deux pennes intermédiaires de cette même queue, cendrées comme le dos ; les latérales cendrées aussi, mais bordées de gris blanc ; celles des ailes brunes, bordées de ce même gris blanc ; leurs grandes couvertures supérieures brunes, bordées de gris ; le bec noir et les pieds noirâtres.

Longueur totale, quatre pouces et demi ; bec, cinq lignes ; tarse, sept lignes et demie ; vol, sept pouces et demi ; queue, vingt-six lignes, composée de douze pennes égales ; dépasse les ailes d’un pouce.

Comme les mésanges fréquentent les pays du Nord, il n’est pas surpre- nant que l’on trouve en Amérique des variétés appartenant à des espèces européennes.

III. — MÉSANGE A GORGE BLANCHE.

Si la gorge-blanche de Willughby (***) est, non pas une fauvette, comme le croyait cet auteur, mais une mésange comme le pense M. Brisson (c), on

(a) Voyez les planches enluminées, n° 502, fig. 1, où cet oiseau est représenté sous le nom de mésange à gorge noire.

(b) « Parus supernè saturatè cinereus, infernè albus capite superiore et gutture nigris ; rectricibus lateralibus exteriùs cinereis, oris cinereo-albis, interiùs fuscis. » Parus Cana- densis atricapillus, la mésange à tête noire de Canada. Brisson, t. III, p. 553. Ce naturaliste est le premier et le seul qui ait parlé de cette mésange.

(c) « Parus supernè cinereo-rufescens ; infernè albo-rufescens ; capite cinereo ; gutture

(*) D’après Desmarets, ce serait un jeune du Parus atricapillus L.

(**) Parus atricapillus L.

(***) D’après Vieillot, ce serait le Motacilla cinerea L.