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VARIÉTÉS DE LA PETITE CHARBONNIÈRE. 619

M. Moehring a observé que dans cette espèce le bout de la langue n’est tronqué que sur les bords, de chacun desquels part un filet, et que la partie intermédiaire est entière et se relève presque verticalement.

VARIÉTÉS DE LA PETITE CHARBONNIÈRE

I. — LA NONNETTE CENDRÉE. (a)

Je sais que plusieurs naturalistes ont regardé cette espèce (*) comme sé- parée de la précédente par un assez grand nombre de différences. Wil- lughby dit qu’elle est plus grosse, qu’elle a la queue plus longue, moins de noir sous la gorge ; le blanc du dessous du corps plus pur et point du tout de cette dernière couleur sur l’occiput ni sur les ailes ; mais si l’on consi- dère que la plupart de ces différences ne sont rien moins que constantes, notamment la tache blanche de l’occiput (b), quoiqu’elle soit comptée parmi les caractères spécifiques de la petite charbonnière ; si l’on considère que l’on a donné à toutes deux ce même nom de charbonnière, qui en effet leur convient également, et que celui de mésange de marais, donné assez géné- ralement à la nonnette cendrée, peut aussi convenir à l’espèce précédente,

(a) Parus palustris ; en allemand, maur-meise, riet ou reit-meise, aesch-meissle, kaat- meissle ; en suisse, kohl-meiss (charbonnière). Gessner, Aves, p. 641. — Aldrovande, Orni- thol., t. II, p. 722 ; en italien, paronzino. — Jonston, Aves, p. 86. — Charleton, Exercit., p. 96, n° 3 ; en anglais, fen-tit-mouse ; c’est selon lui et selon Turner, le schæniclos ou junco d’Aristote. — Willughby, Ornithol., p. 175 ; en anglais, marsh-tit-mouse, black-cap (tête noire). — Ray, Synopsis, p. 73, n° a, 3. — British Zoolog., p. 114. — Parus fuscus, palustris, cinereus atricapillus, Aldrovandi ; en allemand, mur-meise, kott-meise, ried-meiszlin, graw- meiszlin. Schwenckfeld, Avi. Sites., p. 320. — Klein, Ordo avium, p. 85, n° 4. — Rzaczynski, Auctuar Polon., p. 404 ; en allemand, pfutz-meise ; en polonais, sikora popielata. — Oiseau à bonnet noir ; en anglais, the black-cap. Albin, Hist. nat. des oiseaux, t. III, p. 25, pl. 58. — Parus cinereus vertice nigro, en allemand, nonn-meise, asche-meise, meel-maise, pimpel- maise, hauf-meise (mésange de chènevis), garten-meise, bien-meise. Ces trois derniers noms ne lui conviennent pas plus qu’à quelques autres espèces. Frisch, t. Ier, class. 2, div. 1, art. 3, pl. 1, n° 13. — Parus capite nigro, temporibus albis, dorso cinereo ; parus palustris ; en sué- dois, en-tita tomlinge. Linnæus, Fauna Suec., n° 242 ; et Syst. nat., édit. XIII, gen. 116, sp. 8. — Muller, Zoologiæ Danicæ prodromus ; en danois, craa-meise, lille musvit ; en norvégien, tete hampmeiss. — Kramer, Elenchus Austr. inf., pl. 379 ; en autrichien, hunds-meise. — « Parus supernè griseus, infernè albus cum aliquâ rufescentis mixturâ ; capite superiore et gutture nigris ; genis et collo inferiore candidis ; rectricibus supernè cinereo-fuscis, oris exterioribus griseis, infernè cinereis, » Parus palustris, la mésange de marais ou la nonnette cendrée. Brisson, t. III, p. 555. Cet oiseau doit son nom de nonnette à cette espèce de voile noir qu’il a sur la tête. Il faut remarquer qu’on a aussi donné le nom de mésange de marais au remiz, comme on le verra plus bas.

(b) Une petite charbonnière, observée par les auteurs de la Zoologie britannique, n’avait point cette tache, et M. Lottinger assure que si la nonnette cendrée avait cette tache de l’oc- ciput, elle ne différerait pas de la mésange à tête noire, qui est notre petite charbonnière.

(*) Parus palustris L.