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LA PETITE CHARBONNIÈRE. 617

postérieur le plus fort de tous ; vol, huit pouces et demi ; queue, deux pouces et demi, un peu fourchue, composée de douze pennes : dépasse les ailes de dix-huit lignes.

La langue n’est point fixe et immobile comme quelques-uns l’ont cru (a) ; l’oiseau la pousse en avant et l’élève parallèlement à elle-même avec une déclinaison suffisante à droite et à gauche, et par conséquent elle est capable de tous les mouvements composés de ces trois principaux : elle est comme tronquée par le bout, et se termine par trois ou quatre filets. M. Frisch croit que la charbonnière s’en sert pour tâter les aliments avant de les manger.

Œsophage, deux pouces et demi, formant une petite poche glanduleuse avant de s’insérer dans le gésier, qui est musculeux, et doublé d’une mem- brane ridée, sans adhérence : j’y ai trouvé de petites graines noires, mais pas une seule petite pierre ; intestins, six pouces quatre lignes ; deux ves- tiges de cæcum ; une vésicule du fiel.

LA PETITE CHARBONNIÈRE (b)

Le nom de tête noire, (atricapilla mélancoryphos) a-été donné à plusieurs oiseaux, tels que la fauvette à tête noire, le bouvreuil, etc. ; mais il paraît que la tête noire d’Aristote est une mésange, car, suivant ce philosophe,

(a) Voyez Journal de Physique, août 1776.

(b) Μελαγρϰόρυφος (atricapilla), Aristote, Hist. anim., lib. ix, cap. xv. Ce nom a été donné à

la nonnette cendrée, qui a pareillement la tête noire, et qu’on doit regarder comme une variété dans l’espèce de la petite charbonnière, ainsi que nous le verrons bientôt ;

Τρίτος. Ibid., lib. viii, cap. ni. — Atricapilla. Pline, Hist. nat., lib. x, cap. lx. — Parus ater ; en allemand, kohl-meise. Gessner, Aves, p. 641. — Aldrovande, Ornithol., t. II, p. 723. — Willughby, Ornithol., p. 175. — Ray, Synops. avi., p. 73 ; en anglais, colemouse. — Schwenck- feld, Avi. Siles., p. 320 ; en allemand, kleine kohl-meise. — Parus carbonarius ; en catalan, carbonné. Barrère, Novum specim., class. 3, gen. 24, sp. 1. —Jonston, Aves, p. 86, pl. 23. Cet auteur lui donne encore le nom de parus sylvaticus, pl. 24. — Parus sylvaticus ; en allemand, hunds meise. Klein, Ordo avium, p. 85, n° 2. — Parus carbonarius minor ; parus caninus ; en allemand, kleine kohl-meise, hunds meise ; en polonais, sikora czarna mnicyssa. Rzaczynski, Auctuar Polon., p. 404. — Parus minor ; en anglais, the nun. Charleton, Exer- cit., p. 96, n° 2. C’est sans doute par quelque méprise que M. Brisson prend la grande mésange charbonnière de Charleton pour la petite. — Parus minor atris tractibus ; en alle- mand, tannen-meise (mésange des sapins), wald-meise, mésange des bois, nom vague et qui convient indifféremment à presque toutes les espèces de mésanges. Frisch, t. Ier, class. 2, div. 1, pl. 13. — Parus capite nigro, vertice albo, dorso cinereo, occipite pectoreque albo. Linnæus, Fauna Suec., nos 241, 268 ; et Syst. nat., édit. XIII, gen. 116, sp. 7. — Kramer, Elenchus Austr. inf., p. 379 ; en autrichien, speermeise, creuzmeise. — « Parus supernè cine- reus, infernè albus cum aliquâ rufescentis mixturâ ; capite et collo inferiore nigris ; maculâ infra oculos candidâ, nigro circumdatâ ; maculâ in occipitio albâ ; tæniâ duplici in alis transversâ candidâ ; rectricibus supernè cinereo-fuscis, oris exterioribus griseis, infernè cinereis, » Parus atricapillus, la mésange à tête noire. Brisson, t. III, p. 551. Le petit charbonnier, suivant quelques-uns. Salerne, Hist. nat. des oiseaux, p. 212. — Je lui ai vu donner encore, dans quelques cabinets, le nom de mésange de montagne de Strasbourg.,