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gueur d’environ neuf pouces, leur vol de douze un quart et leur bec de onze à douze lignes ; leurs ailes, dans leur repos, vont à la moitié de la queue, qui est composée de douze pennes égaies.

Il est probable que ces deux oiseaux appartiennent à la même espèce, mais j’ignore quel est celui des deux qui représente la tige primitive, et quel est celui qui doit n’être regardé que comme une branche collatérale, ou si l’on veut comme une simple variété.

VIII.LE MERLE VIOLET DU ROYAUME DE JUIDA.

Le plumage de cet oiseau[NdÉ 1] est peint des mêmes couleurs que celui du précédent ; c’est toujours du violet, du vert et du bleu, mais distribués différemment : le violet pur règne sur la tête, le cou et tout le dessous du corps ; le bleu sur la queue et ses couvertures supérieures, le vert enfin sur les ailes ; mais celles-ci ont une bande bleue près de leur bord intérieur.

Ce merle est encore de la même taille que notre merle vert d’Angola ; il paraît avoir le même port, et, comme il vient aussi des mêmes climats, je serais fort tenté de le rapporter à la même espèce, s’il n’avait les ailes plus longues, ce qui suppose d’autres allures et d’autres habitudes ; mais comme le plus ou moins de longueur des ailes dans les oiseaux desséchés dépend en grande partie de la manière dont ils ont été préparés, on ne peut guère établir là-dessus une différence spécifique, et il est sage de rester dans le doute en attendant des observations plus décisives.

IX.LE PLASTRON-NOIR DE CEYLAN[1].

Je donne un nom particulier à cet oiseau[NdÉ 2], parce que ceux qui l’ont vu ne sont pas d’accord sur l’espèce à laquelle il appartient ; M. Brisson en a fait un merle et M. Edwards une pie ou une pie-grièche[2] ; pour moi, j’en fais un plastron-noir en attendant que ses mœurs et ses habitudes mieux connues me mettent en état de le rapporter à ses véritables analogues européens. Il est plus petit que le merle, et il a le bec plus fort à proportion : sa longueur totale est d’environ sept pouces et demi, son vol de onze, sa queue de trois et demi, son bec de douze à treize lignes, et son pied de quatorze ; ses ailes, dans leur repos, vont au delà du milieu de la queue, qui est un peu étagée.

Le plastron noir, par lequel cet oiseau est caractérisé, fait d’autant plus

  1. C’est le merle à collier du cap de Bonne-Espérance, et la quarante-sixième grive de M. Brisson qui a le premier décrit cette espèce, t. II, p. 299.
  2. Histoire des oiseaux rares, planche 321.
  1. Merula aurata L. [Note de Wikisource : actuellement Lamprotornis purpureus Statius Müller, vulgairement choucador pourpré].
  2. Cuvier considère cette espèce comme une Pie-grièche. [Note de Wikisource : Il s’agit de l’actuel Telophorus zeylonus Linnæus, vulgairement gladiateur bacbakiri, oiseau d’une famille différente mais apparentée à celles des pies-grièches.]