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602 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

si petit, si faible en apparence, et qui dans la construction de son nid prend tant de précautions contre le froid, est cependant très fort, non seulement contre le froid, mais encore contre toutes les températures excessives, puis- qu’il se soutient dans des climats si différents.

Ce qu’il y a de plus remarquable dans son plumage, c’est sa belle cou- ronne aurore bordée de noir de chaque côté, laquelle il sait faire dispa- raître et cacher sous les autres plumes par le jeu des muscles de la tête, il a une raie blanche qui, passant au-dessus des yeux, entre la bordure noire de la couronne et un autre trait noir sur lequel l’œil est posé, donne plus de caractère à la physionomie : il a le reste du dessus du corps, compris les petites couvertures des ailes, d’un jaune olivâtre ; tout le dessous, depuis la base du bec, d’un roux clair, tirant à l’olivâtre sur les flancs ; le tour du bec blanchâtre, donnant naissance à quelques moustaches noires ; les pennes des ailes brunes, bordées extérieurement de jaune olivâtre ; cette bordure interrompue vers le tiers de la penne par une tache noire dans la sixième, ainsi que dans les suivantes, jusqu’à la quinzième, plus ou moins : les cou- vertures moyennes, et les grandes les plus voisines du corps, pareillement brunes, bordées de jaune olivâtre et terminées de blanc sale, d’où résultent deux taches de cette dernière couleur sur chaque aile ; les pennes de la queue gris brun, bordées d’olivâtre ; le fond des plumes noirâtre, excepté sur la tête, à la naissance de la gorge et au bas des jambes ; l’iris noisette et les pieds jaunâtres. La femelle a la couronne d’un jaune pâle, et toutes les couleurs du plumage plus faibles, comme c’est l’ordinaire.

Le roitelet de Pensylvanie, dont M. Edwards nous a donné la figure et la description, pl. 254, ne diffère de celui-ci que par de légères nuances, et trop peu pour constituer, je ne dis pas une espèce, mais une simple variété : la plus grande différence est dans la couleur des pieds, qu’il a noirâtres.

M. Brisson dit que dans notre roitelet la première plume de chaque aile est extrêmement courte, mais ce n’est point une penne ; elle n’en a pas la forme, elle n’est point implantée de même et n’a pas le même usage ; elle naît de l’extrémité d’une espèce de doigt qui termine l’os de l’aile, comme il naît une autre plume semblable à celle-ci d’une autre espèce de doigt qui se trouve à l’articulation suivante (a).

Le roitelet pèse de quatre-vingt-seize à cent vingt grains.

Longueur totale, trois pouces et demi ; bec, cinq lignes, noir, ayant les bords de la pièce supérieure échancrés près de la pointe et la pièce inférieure un peu plus courte ; chaque narine située près de la base du bec est recou- verte par une seule plume à barbes longues et raides, qui s’applique dessus ; tarse, sept lignes et demie ; doigt extérieur adhérent à celui du milieu par ses deux premières phalanges ; ongle postérieur presque double des autres ;

(a) On peut appliquer cette remarque à beaucoup d’autres espèces d’oiseaux, dont on a dit qu’ils avaient la première penne de l’aile extrêmement courte.