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la tête et derrière le cou, et le gris clair sur les côtés ; outre cela, le sommet de la tête est marqué d’une raie blanchâtre ; tout le dessus du corps est gris de perdrix ; les pennes des ailes et de la queue sont brunes, avec quelques taches roussâtres[1], les pieds sont bruns et fort longs, et le bec, qui est presque noir, a la forme de celui de nos merles : cet oiseau a encore cela de commun avec eux, qu’il chante très bien au printemps, quoique son chant ait peu d’étendue. Il ne se nourrit presque que de menues graines qu’il trouve sur la terre[2], en quoi il ressemble aux alouettes ; mais il est beaucoup plus gros, plus gros même que notre merle, et il n’a point l’ongle postérieur allongé comme les alouettes. Il se perche sur la cime des arbrisseaux, et l’on a remarqué qu’il avait dans la queue un mouvement fort brusque de bas en haut. À vrai dire, ce n’est ni une alouette ni un merle ; mais de tous les oiseaux d’Europe, celui avec qui il semble avoir plus de rapports, c’est notre merle ordinaire. Il se trouve non seulement dans la Virginie et dans la Caroline, mais dans presque tout le continent de l’Amérique[3].

Le sujet qu’a observé Catesby pesait trois onces et un quart : il avait dix pouces de la pointe du bec au bout des ongles, le bec long de quinze lignes et les pieds de dix-huit ; ses ailes, dans leur repos, s’étendaient à la moitié de la queue.

VII.LE MERLE VERT D’ANGOLA.

Le dessus du corps, de la tête, du cou, de la queue et des ailes, est, dans cet oiseau[NdÉ 1], d’un vert olivâtre ; mais on aperçoit sur les ailes des taches rembrunies, et le croupion est bleu ; on voit aussi sur le dos, comme devant le cou, quelque mélange de bleu avec le vert ; le bleu se retrouve pur sur la partie supérieure de la gorge ; le violet règne sur la poitrine, le ventre, les jambes et les plumes qui recouvrent l’oreille ; enfin, les couvertures inférieures de la queue sont d’un jaune olivâtre, le bec et les pieds d’un noir décidé.

Cet oiseau est de la même grosseur que celui auquel M. Brisson a donné le même nom[4], et lui ressemble aussi par les proportions du corps ; mais le plumage de ce dernier est différent ; c’est partout un beau vert canard, avec une tache de violet d’acier poli sur la partie antérieure de l’aile. La grosseur de ces oiseaux est à peu près celle de notre merle, leur lon-

  1. M. Linnæus dit que les trois pennes latérales de la queue sont blanches en partie. Syst. nat., édit. X, p. 167.
  2. Par exemple, celle de l’ornithogalum à fleurs jaunes.
  3. M. Linnæus prétend qu’il se trouve aussi en Afrique, loco citato.
  4. C’est sa cinquante-troisième grive, t. II, p. 311.
  1. Merula nitens L. [Note de Wikisource : actuellement Lamprotornis nitens Linnæus, vulgairement choucador à épaulettes rouges].