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LE TROGLODYTE. 593

LE TROGLODYTE (a) (b)

VULGAIREMENT ET IMPROPREMENT LE ROITELET

Dans le choix des dénominations, celle qui peint ou qui caractérise l’objet doit toujours être préférée : tel est le nom de troglodyte (*), qui signifie habitant des antres et des cavernes (c), que les anciens avaient donné à ce petit oiseau et que nous lui rendons aujourd’hui ; car c’est par erreur que les modernes l’ont appelé roitelet. Cette méprise vient de ce que le véritable roitelet, que nous appelons tout aussi improprement poul ou souci huppé, est aussi petit que le troglodyte. Celui-ci paraît en hiver autour de nos ha- bitations ; on le voit sortir du fort des buissons ou des branchages épais pour entrer dans les petites cavernes que lui forment les trous des murs : c’est par cette habitude naturelle qu’Aristote le désigne (d) donnant ailleurs

(a) Voyez les planches enluminées, n° 651, fig. 2, sous le nom de roitelet.

(b) En grec, τρόχιλις à Τρέχω, Τρωγλοδύτης ; en grec moderne, Τρίλατο ; en latin, trochilus, tro- glodytes ; en italien, reattino, re di siepe ; en toscan, stricciolo ; en sicilien, perchia chagia, en allemand, schnee-kœnig, winter-kœnig, zaun-kœnig, thurm-kœnig, mœuse-kœnig, zaun- schlupfer ; en suédois, tumling ; en anglais, wren, common wren ; en polonais, krolik, pokrzywska,wolowe oczko ; en turc, bilbil ; en Provence, vaque-petoé et roi-bedelet ; en Saintonge, roi-bouti ; en Sologne, roi-bery ; en Poitou, quionquion ; en Guyenne, arrepit ; en Normandie, rebêtre ; en Anjou, berichon ou roi-bertaud ; dans l’Orléanais, ratillon ou ratereau, petit rat ; en Bourgogne, fourre-buisson et roide froidure, — Troglodytes (passer). Gessner, Avi. p. 651. — Idem, Icon. avi., p. 49. — Aldrovande, Avi., t. II, p. 654. — Jonst., Avi., p. 82. — Schwenckfeld, Aviar, Siles., p. 324. — Klein, Avi., p. 76, n° 1. — Linnæus, Syst. nat., édit. VI, g. 82, sp. 20. — Willughby, Ornithol., p. 164. — Passer troglodytes Aldrovandi, perperam regulus, Sibbald, Scot. illustr., part, ii, lib. iii, p. 18. — Passer troglodytes. Charleton, Exercit., p. 87, n° 11. — Idem, Onomast., p. 79, n° 11. — Trochilus, sive passer troglodytes. Frisch, avec une belle figure, tab. 24. — Passer troglodytes ornitho- logis ; passer sepium Turnero. Rzaczynski, Hist. nat. Polon., p. 290. — Trochilus. Idem, Auctuar., p. 405. — Passer sepium. Idem, ibidem, p. 407. — Trochilus fulvus, Barrère, Ornithol,, class. 3, g. 23, sp. 1. — Regulus apricus. Schwenckfeld, p. 324. — Motacilla grisea, alis nigro cinereoque undulatis. Linnæus, Fauna Suecica, n° 232. — Reattino. Olina, p. 6. — Avis nobis roitelet dicta. Belon, Observ., p. 17. — Roitelet. Idem, Nat. des oiseaux, p. 342. — Idem, Portrait d’oiseaux, p. 86, a. — Roitelet ordinaire. Albin, t. Ier, p. 47. — « Fice- dula supernè fusco-rufa, infernè fusco-rufescens, lineolis fuscis transversim striata, apicibus pennarum albidis ; collo inferiore et pectore sordidè albo-rufescentibus ; tæniâ supra oculos sordidè albo rufescente ; rectricibus fusco-rufis, lineolis fuscis transversim striatis. » Regulus, le roitelet. Brisson, t. III, p. 425.

(c) « Troglodyten dicunt a subeundis troglis, id est cavernis, uti etiam populus Troglo- dytes. » Aldrovande, t. II, p. 655.

(d) « Trochilus et fruteta incolit, et foramina, capi difficilis, fugax. » Aristote, lib. ix, cap. ii.

(*) Le Troglodyte mignon (Troglodytes parvulus Koch) est le type d’une petite famille de Passereaux Dentirostes, désignée sous le nom de Troglodytidés et caractérisée par un corps ramassé, un bec mince, entier, pointu, des tarses grêles, de hauteur moyenne, des ailes courtes, arrondies, très concaves, une queue courte.