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LE POUILLOT OU LE CHANTRE. 589

LE POUILLOT OU LE CHANTRE

Nos trois plus petits oiseaux d’Europe sont le roitelet, le troglodyte et le pouillot : ce dernier, sans avoir le corps plus gros que les deux autres, l’a seulement un peu plus allongé ; c’est la tournure, la taille et la figure d’un petit figuier, car le pouillot paraît appartenir à ce genre déjà si nombreux, et s’il ne valait pas infiniment mieux donner à chaque espèce son nom propre, dès qu’elle est bien connue, que de la confondre dans les appella- tions génériques, on pourrait nommer le pouillot petit figuier d’Europe, et je suis surpris que quelque nomenclateur ne s’en soit point avisé. Au reste, le nom de pouillot, comme celui de poul donné au roitelet, paraît venir de pullus, pusillus, et désigne également un oiseau très petit (*).

Le pouillot vit de mouches et d’autres petits insectes ; il a le bec grêle,

Marcgravii. Willughby, Ornithol., p. 173. — Guiraguacu beraba Brasiliensibus. Ray, Synops. avi., p. 83, n° 10. — « Ficedula dilutè viridis ; collo inferiore, imo ventre et uro- pygio luteo-aureis ; gutture nigro ; rectricibus dilutè viridibus... » Sylvia Brasiliensis viridis. Brisson, Ornithol., t. III. p. 533. — Guiraguacu beraba. Salerne, Ornithol., p. 249, n° 10. — « Motacilla viridis, subtus lutea genis gulâque nigris lineâ luteâ cinetis... » Mota- cilla guira. Linnæus, Syst. nat., édit. XII, p. 335.

(a) En grec, Οισρος ; ; en latin, asilus ; en anglais, green-wren ou small yellow bird ; en catalan, xiuxerra, en polonais, krolik nieczubaty ; dans le Bolonais, reatin ; en Provence, fifi ; en Bourgogne, fenerotet ou fretillet ; en Lorraine, tait ; en Sologne, frelot ou frelotte, fouillet, toute-vive ; dans l’Orléanais, vetti-vetto, tolitolo ; en Normandie, pouillot ou pou- liot (tous noms qui lui viennent de son chant, de son nid ou de sa taille. Salerne, Ornithol., p. 242). — Asilus. Gessner, Avi., p. 223. — Jonston, Avi., p. 82. — Moehr., Avi., gen. 35. — Charleton, Exercit., p. 95, n° 2. — Idem. Onomast., p. 89, n° 2. — Aldrovande donne le pouillot deux fois, l’une d’après Belon, Avi., t. II, p. 657, sous le nom de asilus avi, l’autre, p. 653, sous celui de regulus alius non cristatus. Willughby, qui le copie, fait la même répétition. Ornithol., p. 164, asilus Bellonii ; et dans la même page, regulus non cris- tatus Aldrovandi : on trouve un double emploi pareil dans Jonston, p. 82. — Regulus non cristatus Aldrovandi. Ray, Synops., p. 80, n° a, 10. — Rzaczynski, Auctuar. Hist. nat, Polon., p. 417. — Regulus cinereus. Linnæus, Syst. nat., édit. VI, g. 82, sp. 24. — « Mota- cilla cinereo-virescens, subtus flavescens, superciliis luteis. » Fauna Suec., n° 236. « Mo tacilla cinereo virens, remigibus subtus flavescentibus, superciliis luteis. » Trochilus. Idem.

(*) Les Pouillots forment le genre Phyllopneuste des ornithologistes modernes. Ils consti- tuent avec les Réguloïdes, les Hypolais, etc., la petite famille des Phylloscopides, caractérisée par un corps élancé et élégant, des ailes longues, une queue moyenne, tronquée ou légère ment échancrée, des pattes hautes et minces, un bec faible, pointu, aplati à la base.

Le Chantre de Buffon est le Phyllopneuste Trochilus (Motacilla Trochilus L.). On le désigne souvent sous le nom de Pouillot Fitis.