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580 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

LE DEMI-FIN MANGEUR DE VERS (a)

Cet oiseau (*) est tout différent d’un autre mangeur de vers dont parle M. Sloane, et qui est non seulement d’un autre climat, mais encore d’une nature différente (b). Celui-ci a le bec assez pointu, brun dessus, couleur de chair dessous ; la tête orangée, et de chaque côté deux bandes noires, dont l’une passe sur l’œil même, l’autre au-dessus, et qui sont séparées par une bande jaunâtre, au delà de laquelle elles vont se réunir près de l’occiput ; la gorge et la poitrine aussi d’une couleur orangée, mais qui s’affaiblit en s’éloignant des parties antérieures, et n’est plus que blanchâtre sur les cou- vertures inférieures de la queue ; le dessus du cou, le dos, les ailes et la queue d’un vert olivâtre foncé ; les couvertures inférieures des ailes d’un blanc jaunâtre, les pieds couleur de chair.

Cet oiseau se trouve dans la Pensylvanie : il y est connu pour oiseau de passage, ainsi que toutes les espèces à bec fin et quelques espèces à bec fort ; il arrive dans cette province au mois de juillet, et prend sa route vers le nord, mais on ne le voit point reparaître l’automne en Pensylvanie, non plus que tous les autres oiseaux qui passent au printemps dans la même contrée. Il faut, dit M. Edwards, qu’ils repassent vers le sud par un autre chemin derrière les montagnes : sans doute que dans cet autre chemin ils trouvent en abondance les vers et les insectes qui leur servent de nourriture.

Le mangeur de vers est un peu plus gros que la fauvette à tête noire.

LE DEMI-FIN NOIR ET BLEU (c)

M. Koelreuter, qui a le premier décrit cet oiseau (**), le donne comme une espèce fort rare venant des Indes. Il nous apprend qu’il a le bec plus long et plus menu que les pinsons (d) ; et par conséquent il doit se rapporter à la classe des demi-fins.

(a) The worm-eater, le mangeur de vers. Edwards, pl. 305. — « Ficedula supernè satu- ratè viridi-olivacea, infernè albida ; capite, collo inferiore et pectore aurantiis ; duplici utrimque tæniâ, unâ per oculos, alterâ supra oculos, nigrâ ; rectricibus supernè saturatè viridi-olivaceis, subtùs cinereis... » Ficedula Pensylvanica, le figuier de Pensylvanie. Brisson, t. VI, Supplément, p. 102.

(b) The worm-eater, muscicapa pallidè fusca. Jamaïca, p. 310. Ray, Synops., p. 186. Il en a été question à l’article des figuiers.

(c) « Fringilla cærulea, mento, gulâ, alarum basi, dorsique parte anticâ nigris. » I.-T. Koel- reuter, Commentaires de Pétersbourg, année 1765, p. 434, n° 6, pl. 15, fig. 6.

(d) Longius et tenuius, dit M. Koelreuter : on ne peut qu’être surpris après cela qu’il fasse de cet oiseau un pinson.

(*) Motacilla vernivora Gmel.

(**) Fringilla cyanomelas Gmel.