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578 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

tères des figuiers, avec lesquels M. Brisson a eu raison de le ranger ; la partie supérieure du bec est noirâtre, l’inférieure couleur de chair ; le dessus du dos, de la tête et des ailes est d’un brun obscurément teint de verdâtre ; les bords des pennes sont d’un jaune verdâtre plus clair ; une couleur oran- gée règne au-dessous du corps, de la gorge à la queue ; les couvertures inférieures de l’aile et toutes celles de la queue, ainsi que les barbes intérieurs de ses pennes, sont de la même couleur. De l’angle du bec un trait noir passe par l’œil, un autre s’étend dessous ; entre deux et au-dessous l’orangé forme deux bandes ; les pieds et les doigts sont noirâtres ; l’oiseau est à peu près grand comme le rouge-gorge et un peu moins gros. M. Ed- wards remarque qu’il a beaucoup de rapport avec celui que Sloane, dans son Histoire naturelle de la Jamaïque (tome II, page 299), appelle icterus minor, nidum suspendens.

Nous ne pouvons nous dispenser de parler ici de trois oiseaux que nos nomenclateurs ont confondus avec les figuiers, et qui certainement ne sont pas de ce genre.

Ces oiseaux sont :

1° Le grand, figuier de la Jamaïque, donné par M. Brisson dans son sup- plément, page 101. Il diffère absolument des figuiers par le bec.

2° Le figuier de Pensylvanie ; idem, page 202, qui diffère aussi des figuiers par le bec, et parait être du même genre que le précédent (*).

3° Le grand figuier de Madagascard ; Ornithologie du même auteur, tome III, page 482, qui a plutôt le bec d’un merle que celui d’un figuier.

LES DEMI-FINS

Il ne faut que comparer les oiseaux des deux continents pour s’aperce- voir que les espèces qui ont le bec fort et vivent de grains sont aussi nom- breuses dans l’ancien qu’elles le sont peu dans le nouveau, et qu’au contraire les espèces qui ont le bec faible et vivent d’insectes sont beaucoup plus nombreuses dans le nouveau continent que dans l’ancien : en quoi l’on ne peut s’empêcher de reconnaître l’influence de l’homme sur la nature, car c’est l’homme qui a créé le blé et les autres grains qui font sa nourriture ;

per oculos, alterâ infra oculos fuscâ ; rectricibus obscurè fusco-olivaceis lateralibus inte- riùs rufis, » Ficedula Jamaicensis major, le grand figuier de la Jamaïque. Brisson, Orni- thol., L VI, p. 101. — « Motacilla supra fusco virescens, subtus fulva, lineâ oculari subocu- larique fulvâ, » Calidris. Linnæus, Syst. nat., édit. X, g, 99, sp. 2. — The American nichtingale, le rossignol de l’Amérique. Edwards, t. III, p. 121.

(*) Muscicapa madagascariensis Lath.