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La longueur totale de ce solitaire est d’environ sept pouces et demi ; il a plus de douze pouces de vol, et ses ailes repliées vont jusqu’aux trois quarts de la queue, qui est composée de douze pennes et n’a que deux pouces deux tiers de long.

Cet oiseau, qui a été envoyé par M. Poivre, a tant de rapports avec le solitaire de Manille, que je serais peu surpris qu’il fût reconnu dans la suite pour n’être qu’une simple variété d’âge dans cette espèce, d’autant qu’il vient des mêmes contrées, qu’il est plus petit et que ses couleurs sont, pour ainsi dire, moyennes entre celles du mâle et celles de la femelle.


OISEAUX ÉTRANGERS
QUI ONT RAPPORT AUX MERLES D’EUROPE

I.Le jaunoir du Cap de Bonne-Espérance[1].

Ce merle d’Afrique[NdÉ 1] a l’uniforme de nos merles d’Europe, du noir et du jaune, et de là son nom de jaunoir ; mais le noir de son plumage est plus brillant et il a des reflets qui lui donnent à certains jours un œil verdâtre ; on ne voit du jaune, ou plutôt du roux, que sur les grandes pennes des ailes, dont les trois premières sont terminées de brun et les suivantes de ce noir brillant dont j’ai parlé ; ce même noir brillant et à reflets se retrouve sur les deux pennes intermédiaires de la queue et sur ce qui paraît au dehors des pennes moyennes des ailes ; tout ce qui est caché de ces pennes moyennes et toutes les pennes latérales de la queue en entier sont d’un noir pur ; le bec est de ce même noir, mais les pieds sont bruns. Le jaunoir est un peu plus gros que notre merle ordinaire ; sa longueur est de onze pouces, son vol de quinze et demi, sa queue de quatre ; son bec, qui est gros et fort, de quinze lignes, et son pied de quatorze ; ses ailes, dans leur repos, ne vont qu’à la moitié de la queue.

II.Le merle huppé de la Chine[2].

Quoique cet oiseau[NdÉ 2] soit un peu plus gros que le merle, il a le bec et les pieds plus courts et la queue beaucoup plus courte ; presque tout son plu-

  1. C’est le merle du cap de Bonne-Espérance, et la cinquante-deuxième grive de M. Brisson, qui a le premier décrit cette espèce t. II, p. 309.
  2. C’est la vingt et unième grive de M. Brisson, t. II, p. 253, et la gracula cristatela de M. Linnæus. M. Edwards lui donne aussi le nom d’étourneau de la Chine, et, selon lui, les
  1. Turdus (Merula) morio L. [Note de Wikisource : actuellement Onychognathus morio Linnæus, vulgairement rufipenne morio].
  2. Ce n’est pas un merle, mais bien un Martin, le Gracula cristatella L. [Note de Wikisource : actuellement Acridotheres cristatellus Linnæus, vulgairement martin huppé].