LA LAVANDIÈRE. 539
ment à la lavandière (*) ; néanmoins, il me paraît certain que le knipologos des Grecs est un tout autre oiseau.
Aristote (lib. viii, cap. iii) parle de deux pics (dryocolaptas) et du loriot (galgulus), comme habitants des arbres qu’ils frappent du bec : il faut leur joindre, dit-il, le petit oiseau amasseur de moucherons (knipologos) qui frappe aussi les arbres (qui et ipse lignipeta est), qui est gris tacheté (colore cinereus, maculis distinctus), et à peine aussi grand que le chardonneret (magnitudine quanta spinus), et dont la voix est faible (voce parvâ). Sca- liger observe avec raison (a) qu’un oiseau lignipète, ou qui becquète les arbres (Χυλοϰόπως), ne peut être la lavandière. Un plumage fond gris et pointillé de taches (b) n’est point celui de la lavandière, qui est coupé par grandes bandes et par masses blanches et noires ; le caractère de la gran- deur, celui de la voix, ne lui conviennent pas plus, mais nous trouvons tous ces traits dans notre grimpereau, voix faible, plumage tacheté sur un fond brun ou gris obscur, habitude de vivre à l’entour des troncs d’arbres, et d’y recueillir les moucherons engourdis : tout cela convient au grimpereau (c)
siogonek bialy ; en Provence, waccerono ; vers Montpellier, enguane-pastre ; en Guyenne, peringleo ; en Saintonge, batajasse ; en Gascogne, battiquoüe ; en Picardie, semeur ; à Nantes et dans l’Orléanais, bergeronnette ou vachette ; en Lorraine, hoche-queue ; en Bourgogne, crosse-queue, branle-queue ; en Bugey, damette ; dans le reste de nos provinces, lavandière. — Motacilla. Frisch., tab. 23. — Moehr., Avi., gen. 33. — Motacilla alba. Schwenckfeld, Avi. Siles., p. 306. — Jonston, Avi., p. 86. — Whillughby, Ornithol., p. 171.— Ray, Synops., p. 75, n° a, 1. — Sibbald, Scot. illustr., part, ii, lib. iii, p. 18. — Linnæus, Syst. nat., édit. VI, g. 82, sp. 1. — « Motacilla pectore nigro, rectricibus duabus lateralibus dimidiato
oblique albis, » Motacilla alba. Idem, édit. X, g. 99, sp. 12. — Motacilla pectore nigro. Idem, Fauna Suec., n° 214. — Motacilla quam nostri albam cognaminant. Gessner, Avi., p. 618. — Idem, Icon., avi., p. 124. — Motacilla communis quam vulgo albam vocant. Aldro- vande, Avi., t. II, p. 726. — Motacilla alba Gessneri. Barrère, Ornithol., class. 3, g. 19, sp. 1. — Motacilla alba, albicula. Charleton, Exercit., p. 96, n° 1. — Idem, Onomast., p. 90, n° 1. — Motacilla alba seu codatremula ; cnipologus Tumeri, cinclus Spontini. Rzaczynski, Auc- tuar., p. 396. — Motacilla codatremula cinclus Græcis. Idem, Hist. nat. Polon., 288.__________ Cnipologus quem culicilegam Gaza interpretatur. Gessner, Avi., p. 275. — Budyta. Idem, ibidem., p. 240. — Sylvia pectore nigro. Klein, Avi., p. 78, n° 6. — Ballarina. Olina, Uccell., p. 43. — Culicelega. Belon, Observ., p. 16. — Lavandière cendrée. Idem, Nat. des Oiseaux, p. 349. — Lavandière, batte-queue, batte-lessive, hausse-queue. Idem, Portrait d’oiseaux, p. 88, 6. — Bergeronnette. Albin, t. Ier, p. 43. — « Ficedula supernè cinerea, infernè alba ;
occipitio et collo superiore nigris ; collo inferiore vel candido, maculâ nigrâ, ferri equini æmulâ insignito, vel totaliter nigro ; rectricibus binis utrimque extimis plusquam dimi- diatim exteriùs albis, » Motacilla, la lavandière. Brisson, tome III, p. 461.
(a) In Aristot., p. 888.
(b) Scaliger traduit, punctis distinctus.
(c) Turner lui-même, au rapport de Gessner, finit par reconnaître le knipologos pour un oiseau du genre des pics. « Turnerus in libro de avibus, cnipologon Aristotelis, id est culiciligam interprete Gaza, hanc avem (Motacillam) esse putat. Sed postea, in epistolâ ad me, culicilegam Aristotelis se vidisse ait, tota cinerei fere coloris, et speciem habens pici
(*) La Lavandière (Motacilla alba L.) est un Passereau du groupe des Dentirostres et de la famille des Motacillides qui est caractérisée par un corps svelte, un bec assez long et échancré à la pointe, des ailes allongées et subaiguës, à neuf rémiges primaires ; des tarses couverts de scutelles en avant ; une queue longue et échancrée.
