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528 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

IV. — LE GRAND TRAQUET DES PHILIPPINES (a).

Ce traquet (*), plus grand que le précédent, a un peu plus de six pouces de longueur ; sa tête et sa gorge sont d’un blanc lavé de rougeâtre et de jau- nâtre par quelques taches. Un large collier d’un rouge de tuile lui garnit le cou ; sous ce collier une écharpe d’un noir bleuâtre ceint la poitrine, se porte sur le dos et s’y coupe, en chaperon assez court, par deux grandes taches blanches jetées sur les épaules ; du noir à reflets violets achève de faire le manteau sur tout le dessus du corps jusqu’au bout de la queue de cet oiseau ; ce noir est coupé dans l’aile par deux petites bandes blanches, l’une au bord extérieur vers l’épaule, l’autre à l’extrémité des grandes cou- vertures ; le ventre et l’estomac sont du même blanc rougeâtre que la tête et la gorge ; le bec qui a sept lignes de longueur, et les pieds épais et ro- bustes, sont couleur de rouille. M. Brisson dit que les pieds sont noirs, appa- remment que ce caractère varie ; les ailes étant pliées s’étendent jusqu’au bout de la queue, au contraire de tous les autres traquets, où les ailes en couvrent à peine la moitié.

V. — LE FITERT OU LE TRAQUET DE MADAGASCAR (b).

M. Brisson a donné la description de cet oiseau (**), et nous l’avons trou- vée très exacte en la vérifiant sur un individu envoyé au Cabinet du Roi ; cet auteur dit qu’on l’appelle fitert à Madagascar, et qu’il chante très bien ; ce qui semblerait l’éloigner du genre de nos traquets, à qui on ne connaît qu’un cri désagréable, et auxquels cependant il faut convenir que le fitert appartient par plusieurs caractères qu’on ne peut méconnaître. Il est un peu plus gros que le traquet d’Europe : sa longueur est de cinq pouces qua- tre lignes ; la gorge, la tête, tout le dessus du corps jusqu’au bout de la queue sont noirs ; on voit seulement au dos et aux épaules quelques ondes roussâtres ; le devant du cou, l’estomac, le ventre, sont blancs ; la poitrine est rousse ; le blanc du cou tranche entre le noir de la gorge et le roux de la poitrine, et il forme un collier ; les grandes couvertures de l’aile les plus

(a) « Ficedula supernè nigro-violacea, infernè sordidè albo-rufescens ; capite sordidè albo rufescente ; collo inferiùs et ad latera dilutè castaneo ; pectore cinereo fusco ; maculâ in alis sordidè albâ ; rectricibus nigro-viridescentibus, lateralibus interiùs nigris, extimâ ex- teriùs sordidè albo-rufescente, » le grand Traquet des Philippines. Brisson, Ornithol., I. III, p. 446.

(b) « Ficedula supernè nigra, pennis in apice rufescente fimbriatis, infernè albâ ; pectore rufo, maculâ in alis candidâ ; rectricibus nigris, » le Traquet de Madagascar. Brisson, Or- nithol., t. III, p. 439.

(*) Motacilla philippinensis L.

(**) Motacilla Sibilla L.