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526 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

tout le devant du corps ; le croupion est de celte même couleur blanche, mais plus forte et grivelée de noir ; tout le dessus du corps, jusqu’au sommet de la tête, est taché de brun sur un fond noir ; les petites pennes et les grandes couvertures sont noires. Willughby dit que le bout de la queue est blanc : nous observons, au contraire, que les pennes sont blanches, dans leur première moitié, depuis la racine ; mais ce naturaliste lui-même re- marque des variétés dans cette partie du plumage du tarier, et dit qu’il a vu quelquefois les deux pennes du milieu de la queue noires avec un bord roux, et d’autres fois bordées de même sur un fond blanc. La femelle diffère du mâle en ce que ses couleurs sont plus pâles, et que les taches de ses ailes sont beaucoup moins apparentes. Elle pond quatre ou cinq œufs d’un blanc sale piqueté de noir ; du reste, le tarier fait son nid comme le traquet ; il arrive et part avec lui, partage son instinct solitaire et paraît même d’un naturel encore plus sauvage ; il cherche les pays de montagne, et dans quelques endroits on a tiré son nom de cette habitude naturelle. Les oise- leurs bolonais l’ont appelé montanello (a) ; les noms que lui appliquent Klein et Gessner marquent son inclination pour la solitude dans les lieux rudes et sauvages (b). Son espèce est moins nombreuse que celle du traquet (c) ; il se nourrit, comme lui, de vers, de mouches et d’autres insectes ; enfin le tarier prend beaucoup de graisse dès la fin de l’été, et alors il ne le cède point à l’ortolan pour la délicatesse.

OISEAUX ÉTRANGERS

QUI ONT RAPPORT AU TRAQUET ET AU TARIER

I. — LE TRAQUET OU TARIER DU SÉNÉGAL (d).

Cet oiseau (*) est de la grandeur du tarier, et paraît se rapporter plus exactement à cette espèce qu’à celle du traquet ; il a en effet, comme le pre- mier, la double tache blanche sur l’aile, et point de noir à la gorge ; mais il n’a pas, comme lui, la plaque noire sous l’œil, ni les grandes couvertures de l’aile noires ; elles sont seulement tachetées de cette couleur sur un fond brun : du reste, les couleurs sont à peu près les mêmes que dans le tarier

(a) Montanello, montanaro. Aldrovande, t. II, p. 735.

(b) Sylvia petrarum. Klein, Avi., p. 78, n° il. Passerculi genus solitarium. Gessner, Icon. avi., p. 50.

(c) « C’est un oiseau rare à trouver, et quasi aussi difficile à prendre comme le traquet. » Belon, Nat. des oiseaux, p. 361.

(d) « Ficedula saturatè fusca ; remigibus interioribus rufis ; rectricibus nigris, lateralibus apice albis, » Rubetra Senegalensis, le traquet du Sénégal. Brisson, Ornit., t. III, p. 441.

(*) Motacilla fervida L.