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506 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

LE BEC-FIGUE (a)

Cet oiseau (*) qui, comme l’ortolan, fait les délices de nos tables, n’est pas aussi beau qu’il est bon ; tout son plumage est de couleur obscure : le gris, le brun et le blanchâtre en font toutes les nuances, auxquelles le noirâtre des pennes de la queue et de l’aile se joint sans les relever ; une tache blanche, qui coupe l’aile transversalement, est le trait le plus apparent de ses couleurs, et c’est celui que la plupart des naturalistes ont saisi pour le caractériser (b) ; le dos est d’un gris brun qui commence sur le haut de la tête et s’étend sur le croupion ; la gorge est blanchâtre, la poitrine légère- ment teinte de brun, et le ventre blanc ainsi que les barbes extérieures des deux premières pennes de la queue ; le bec, long de six lignes, est effilé. L’oiseau a sept pouces de vol, et sa longueur totale est de cinq ; la femelle a toutes les couleurs plus tristes et plus pâles que le mâle (c).

(a) Ficedula. Aldrovande, Avi., t. II, p. 758, avec des figures peu reconnaissables du mâle, p. 758 : de la femelle, p. 759. — Gessner, Avi., p. 384. Idem. Icon. avi., p. 47. — Jonston, Avi., avec une figure, pl. 33, empruntée d’Olina. Charleton, Exercit., p. 88, n° 9, avec une figure défectueuse, p. 89. Idem. Onomast., p. 80, n° 9, avec la même figure, p. 82. — Rzaczynski, Hist. nat. Polon., p. 280. — Ficedula quarta Aldrovandi. Willughby, Or- nithol., p. 163. — Ray, Synops., p. 81, n° 12. — Curruca fusca, albâ maculâ in alis. Frisch, avec une figure exacte du mâle, pl. 22. — Ficedula quarta, Linnæus, Syst. nat., édit. VI, gen. 82, sp. 18, idem. — « Motacilla subfusca, subtus alba ; pectore cinereo maculato. » Fauna Suec., n° 23t. — Sylvia rectricibus alarum maculâ albâ. Klein, Avi., p. 79, n° 13. — Becafico ordinario. Olina, p. 11. Sa figure a tout l’air d’une petite fauvette, ou même, si elle est de grandeur naturelle, du pouliot ou chantre, et point du tout du bec-figue. — Fi- cedula rostro et pedibus luteis. Barrère, Ornithol., class. 3, g. 18, sp. 1. — « Ficedula su- pernè griseo-fusca, infernè cinereo-albâ ; ventre et oculorum ambitu albo-rufescentibus ; tæniâ in alis transversâ albo-rufescente ; rectricibus nigricantibus, aris exterioribus griseo- fuscis, binis utrimque extimis exteriùs ab exortu ferè ad apicem albis. » Ficedula, le bec- figue. Brisson, Ornithol., t. III, p. 369. Les Grecs l’appellent Συκαλίς ; les Italiens, beccafico : et aux environs du lac Majeur, sicca-figa ; les Catalans, becca-figua, papafigo, les Allemands, grasz-mach, suivant Gessner, et wustling, selon Rzaczynski ; les Polonais, sigoiadka. Belon, en conséquence de l’erreur qui lui fait appliquer au bouvreuil ou à son pivoine (Nat. des Oiseaux, p. 359) le nom italien de beccafigi, lui donne de même ceux de cicalis et de fi- cedula, qui appartiennent au bec-figue.

(b) « Curruca fusca, albâ maculâ in alis. » Frisch. « Sylvia rectricibus alarum maculâ albâ. » Klein. « Ficedula... tæniâ in alis transversâ. » Brisson. « Alarum remiges in mare nigræ, cum quibusdam, intercurrentibus albis. » Aldrovande.

(c) Fœmina penè tota albicat. Aldrovande, t. II, p. 758.

(*) Muscicapa albicollis Temm.