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LE ROUGE-QUEUE DE LA GUIANE. 505

cieux et fort tranquille (a) ; s’il y a une branche isolée qui sorte d’un buisson ou qui traverse un sentier, c’est là qu’il se pose, en donnant à sa queue une petite secousse comme le rossignol de muraille.

Il vient à la pipée, mais sans y accourir avec la vivacité et l’intérêt des autres oiseaux ; il ne semble que suivre la foule ; on le prend aussi aux fon- taines sur la fin de l’été ; il est alors très gras et d’un goût délicat ; son vol est court et ne s’étend que de buisson en buisson. Ces oiseaux partent au mois d’octobre ; on les voit alors se suivre le long des haies pendant quelques jours, après lesquels il n’en reste aucun dans nos provinces de France.

LE ROUGE-QUEUE DE LA GUIANE

Nous avons reçu de Cayenne un rouge-queue (*) qui est représenté dans les planches enluminées, n° 686, fig. 2 ; il a les pennes de l’aile du même roux que celles de la queue ; le dos gris et le ventre blanc. On ne nous a rien appris de ses habitudes naturelles ; mais on peut les croire à peu près semblables à celles du rouge-queue d’Europe, dont celui de Cayenne paraît être une espèce voisine.

(a) Un rouge-queue pris en automne, et lâché dans un appartement, ne fit pas entendre le moindre cri, volant, marchant ou en repos. Enfermé dans la même cage avec une fauvette, celle-ci s’élançait à tout instant contre les barreaux ; le rouge-queue, non seulement ne s’élan- çait pas, mais restait immobile des heures entières au même endroit, où la fauvette retom- bait sur lui à chaque saut : et il se laissa ainsi fouler pendant tout le temps que vécut la fau- vette, c’est-à-dire pendant trente-six heures.

(*) Motacilla guyanensis Gmel.