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LA FAUVETTE TACHETÉE. 485

sont fond blanc verdâtre et portent deux sortes de taches, les unes peu appa- rentes et presque effacées, répandues également sur la surface ; les autres plus foncées et tranchant sur le fond, plus fréquentes au gros bout. « C’est une chose infaillible, dit Belon, qu’elle fait son nid dedans quelque herbe ou buisson par les jardins, comme sur une ciguë ou autre semblable, ou bien derrière quelque muraille de jardin ez villes ou villages. » Le dedans est garni de crin de cheval, mais le nid dont parle Belon avait le fond percé à claire-voie, sur quoi il attribue une intention à l’oiseau (a), tandis que ce n’était apparemment que par accident que ce nid était percé : une semblable disposition ne se rencontrant dans aucun des nids, étant même essentielle- ment contraire au but de la nidification, qui est de recueillir et de concen- trer la chaleur.

Le même naturaliste rencontre mieux, lorsqu’il dit que cette petite fau- vette est toute d’une seule couleur, qui est celle de la queue du rossignol ; cette comparaison est juste et nous dispense de faire une description plus longue du plumage de cet oiseau : nous remarquerons seulement qu’il y a un peu de roux tracé dans les grandes couvertures de l’aile, et plus faiblement sur les petites barbes de ses pennes, avec une teinte très lavée et très claire de roussâtre sur le gris du dos et de la tête, et sur le blanchâtre des flancs. Ce n’est, comme l’on voit, qu’assez improprement que cette fauvette a été nommée fauvette rousse, par le peu de traits de celte couleur dont se pei- gnent assez faiblement quelques parties de son plumage.

Elle n’a que quatre pouces huit lignes de longueur totale ; six pouces dix lignes de vol ; c’est une des plus petites ; elle est encore moindre que la grisette ; mais Belon semble exagérer sa petitesse quand il dit qu’elle n’est pas plus grosse que le bout du doigt (b).

LA FAUVETTE TACHETÉE (c)

NEUVIÈME ESPÈCE.

Le plumage des fauvettes est ordinairement uniforme et monotone ; celle- ci (*) se distingue par quelques taches noires sur la poitrine, mais du reste

(a) « Elle l’enduit par le dedans de crin de cheval, si industrieusement qu’il est percé à claire-voie comme un lacet, tellement que quand ses petits se nettoient, toutes les immon- dices passent au travers, et par ce point sont toujours nets. » Nat. des Oiseaux, p. 341.

(b) Nat. des Oiseaux, ibidem.

(c) Boarola, sive boarina. Aldrovande, Avi., t. II, p. 733, avec une figure très peu ressem- blante, p. 734. — Boarina. Jonston, Avi., la figure d’Aldrovande répétée, tab. 44. — Boarina

(*) Motacilla nævia Gmel.