Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome VI.djvu/506

Cette page n’a pas encore été corrigée

478 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

membranes se dédoublent ; il contenait quelques débris d’insectes et point de graviers ; l’iris était mordoré clair, dans un autre il parut orangé, ce qui montre que cette partie est sujette à varier en couleurs, et ne peut point fournir un caractère spécifique.

Aldrovande remarque que l’œil de la grisette est petit, mais qu’il est vif et gai. Le dos et le sommet de la tête sont gris cendré ; les tempes, dessus et derrière l’œil, marquées d’une tache plus noirâtre ; la gorge est blanche jusque sous l’œil ; la poitrine et l’estomac sont blanchâtres, lavés d’une teinte de roussâtre clair, comme vineuse. Celte fauvette est un peu plus grosse que le becfigue : sa longueur totale est de cinq pouces sept lignes ; elle a huit pouces de vol : on l’appelle passerine en Provence, et sous cet autre ciel elle a d’autres habitudes et d’autres mœurs ; elle aime à se repo- ser sur le figuier et l’olivier, se nourrit de leurs fruits, et sa chair devient très délicate ; son petit cri semble répéter les deux dernières syllabes de son nom de passerine.

M. Guys nous a envoyé de Provence une petite espèce de fauvette (*), sous le nom de bouscarle, gravée dans nos planches enluminées, n° 655, fig. 2. L’espèce avec laquelle la bouscarle nous paraît avoir plus de rapport, tant par la forme du bec que par la grandeur, est la grisette ; cependant la bous- carle en diffère par le ton de couleur, qui est plutôt fauve et brun que gris.

LA FAUVETTE BABILLARDE (a)

CINQUIÈME ESPÈCE.

Celte fauvette (**) est celle que l’on entend le plus souvent et presque inces- samment au printemps : on la voit aussi s’élever fréquemment d’un petit vol, droit au-dessus des haies, pirouetter en l’air et retomber en chantant une petite reprise de ramage fort vif, fort gai, toujours le même, et qu’elle

(a) En grec, Ύπολαίς, Έπλαΐς, en grec moderne, Ποταμίδα ; en latin moderne, curruca ; en italien, pizamosche, becafico canapino, et dans le peuple de la campagne, startagnia, star- tagna ; aux environs du lac Majeur, ficcafiga ; dans le Bolonais, canevarola ; en allemand, gras-mücke, fahle gras-mücke, suivant Gessner et Frisch, schnepfe et weustling ; en illyrien, pienige ; en polonais, piegza ; en suédois, kruka ; en anglais, titling. — Curruca. Gessner, Avi., p. 369, id. Icon avi., p. 47. — Schwenckfeld, Avi. Siles., p. 255. — Sibbald, Scot. illustr., part, ii, lib. iii, p. 17. — Linnæus, Syst. nat., édit VI, g. 82, sp. 21. — Belon, Observ., p. 17. — « Curruca, seu passer gramineus Schwenckfeldii ; hypolaïs aliorum. » Rzaczynski, Auctuar., p. 377. — Curruca ; Alberto andithia ; hypolaïs, passer sepiarius, id. Hist. nat. Polon., p. 278. — Curruca cantu luscinæ. Frisch, avec une belle figure, pl. 21. — Hypolaïs, seu curruca. Aldrovande, Avi., t. II, p. 752, avec une mauvaise figure prise de Gessner. — Jonston, Avi., p. 90, avec la même figure, pl. 45, idem. — Ficedula canabina,

(*) Sylvia Cetti Temm. (**) Motacilla Curruca L.