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LA GRISETTE OU FAUVETTE GRISE. 477

LA GRISETTE OU FAUVETTE GRISE

EN PROVENCE PASSERINE (a)

QUATRIÈME ESPÈCE.

Aldrovande parle de celte fauvette grise (*) sous le nom de stoparola, que lui donnent les oiseleurs bolonais, apparemment, dit ce naturaliste, parce qu’elle fréquente les buissons et les halliers où elle fait son nid (b).

Nous avons vu l’un de ces nids sur un prunelier à trois pieds de terre ; il est en forme de coupe et composé de mousse des prés entrelacée de quel- ques brins d’herbes sèches ; quelquefois il est entièrement tissu de ces brins d’herbes plus fines en dedans, plus grossières en dehors ; ce nid contenait cinq œufs fond gris verdâtre, semés de taches roussâtres et brunes plus fré- quentes au gros bout.

La mère fut prise avec les petits ; elle avait l’iris couleur de marron ; les bords du bec supérieur légèrement échancrés à la pointe ; les deux pau- pières garnies de cils blancs ; la langue effrangée par le bout ; le tube intes- tinal, du gésier à l’anus, était de six pouces de longueur ; il y avait deux cæcums longs de deux lignes, adhérents à l’intestin ; de l’œsophage au gésier la distance était de deux pouces, et le premier avant son insertion formait une dilatation ; la grappe de l’ovaire était garnie d’œufs d’inégale grosseur.

Dans un mâle ouvert au milieu du mois de mai, les viscères se trouvèrent à très peu près les mêmes ; des deux testicules le droit était plus gros que le gauche, et avait dans son grand diamètre quatre lignes, et deux lignes trois quarts dans le petit ; on observa le gésier musculeux, dont les deux

(a) Stoparola vulgo. Aldrovande, Avi., t. II, p. 732, avec une très mauvaise figure. — Stoparola. Jonston, Avi., p. 87, et la figure empruntée d’Aldrovande, pl. 44. — Stoparola Aldrovandi. Willughby, Ornithol., p. 153. — Ray, Synops., p. 77, n° a, 1. — Stoparola pectore ventre et candido, Aldrovandi. Willughby, Ornithol., p. 171, n° 5. — Cineraria Linn., Syst. nat., édit. VI, g. 82. sp. 15. — « Motacilla supra cinerea, subtus alba, rectrice primâ longitudinaliter dimidiato albâ, secundâ apice albâ. » Sylvia, Syst. nat., édit. X, g. 99, sp. 9. — « Motacilla supra cinerea, infra alba ; rectrice primâ longitudinaliter dimi- diato albâ, secundâ apice albâ. » Idem. Fauna Suec., n° 228. — « Ficedula supernè grisea, infernè albâ, cum aliquâ rufescentis mixturâ ; rectricibus decem intermediis fuscis, margi- nibus griseis, extimâ exteriùs albo rufescente, inferiùs dilutè cinerea, orâ candidâ. » Cur- ruca cinerea, sive cineraria, la fauvette grise ou la grisette. Brisson, Ornithol., t. III, p. 376. — Motacilla subcinerea. Barrère, Ornithol., class. iii, g. 19, sp. 5. — Les oiseleurs bolonais la nomment stoparola, suivant Aldrovande ; les Suédois, skogsknett ou skogsknetter et mesar, suivant Linnæus ; les Provençaux, passerine.

(b) « Stoparola nescio quo vocabulo, nisi fortè a stipulis. » Aldrovande, t. II, p. 732.

(*) Motacilla grisea Gmel.