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476 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

cage, surtout pendant la nuit et au clair de la lune (a), comme s’ils savaient qu’ils ont un voyage à faire, et ce désir de changer de lieu est si profond et si vif, qu’ils périssent alors en grand nombre du regret de ne pouvoir se satisfaire.

Cet oiseau se trouve communément en Italie, en France, en Allemagne et jusqu’en Suède (b) : cependant on prétend qu’il est assez rare en Angle- terre (c).

Aldrovande nous parle d’une variété de cette espèce, qu’il appelle fau- vette variée (d), sans nous dire si cette variété n’est qu’individuelle, ou si c’est une race particulière. M. Brisson qui la donne sous le nom de fauvette noire et blanche, n’en dit pas davantage ; et il paraît que la fauvette à dos noir de Frisch (e) n’est encore que cette même variété de la fauvette à tête noire.

La petite colombaude des Provençaux est une autre variété de cette même fauvette ; elle est seulement un peu plus grande, et a tout le dessus du corps d’une couleur plus foncée et presque noirâtre ; la gorge blanche et les côtés gris : elle est leste et très agile ; elle aime les ombrages et les bois les plus touffus, et se délecte à la rosée, qu’elle reçoit avidement.

Dans une fauvette à tête noire, femelle, ouverte le 4 juin, l’ovaire se trouva garni d’œufs de différentes grosseurs ; le tube intestinal, de l’anus au gésier, était long de sept pouces un quart ; il y avait deux cæcums bien marqués, de deux lignes de long ; le gésier musculeux était long de cinq lignes ; la langue effilée et fourchue par le bout ; le bec supérieur tant soit peu échancré ; le doigt extérieur uni à celui du milieu par sa première phalange ; l’ongle postérieur le plus fort de tous.

Dans un mâle, le 19 juin, les testicules avaient quatre lignes de longueur et trois de large ; la trachée-artère avait un nœud renflé à l’endroit de la bifurcation ; et l’œsophage, long d’environ deux pouces, formait une poche avant son insertion dans le gésier.

(a) Traité du Rossignol, p. 138. Salerne, Ornithol., p. 239.

(b) Frisch.

(c) « Frequentât in Italiâ ; in Angliâ quoque, sed rariùs invenitur. » Willughby, p. 163.

(d) Ficedula varia. Aldrovande, Ali., t. II, p. 759, avec une figure très peu reconnaissable, (e) Curruca albo et nigro varia, t. III, p. 383.