Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome VI.djvu/475

Cette page n’a pas encore été corrigée

LA COQUILLADE. 449

LA COQUILLADE

C’est une espèce nouvelle (*) que M. Guys nous a envoyée de Provence : je la rapproche du cochevis parce qu’elle a sur la tête une petite huppe cou- chée en arrière, et que sans doute elle sait relever dans l’occasion ; elle est proprement l’oiseau du matin, car elle commence à chanter dès la pointe du jour, et semble donner le ton aux autres oiseaux. Le mâle ne quitte point sa femelle, selon le même M. Guys, et tandis que l’un des deux cherche sa nourriture, c’est-à-dire des insectes, tels que chenilles et saute- relles, et même des limaçons, l’autre a l’œil au guet et avertit son camarade des dangers qui menacent.

La coquillade a la gorge et tout le dessous du corps blanchâtre, avec de petites taches noirâtres sur le cou et sur la poitrine ; les plumes de la huppe noires, bordées de blanc ; le dessus de la tête et du corps varié de noirâtre et de roux clair ; les grandes couvertures des ailes terminées de blanc ; les pennes de la queue et des ailes brunes, bordées de roux clair, excepté quel- ques pennes des ailes qui sont bordées ou terminées de blanc ; le bec brun dessus, blanchâtre dessous ; les pieds jaunâtres.

Longueur totale, six pouces trois quarts ; bec, onze lignes, assez fort ; tarse, dix lignes ; doigt postérieur, neuf à dix lignes, ongle compris ; cet ongle, six lignes ; queue, deux pouces ; dépassant les ailes de sept à huit lignes.

M. Sonnerat a rapporté du cap de Bonne-Espérance une alouette fort ressemblante à celle-ci, soit par sa grosseur et ses proportions, soit par son plumage ; elle n’en diffère qu’en ce qu’elle n’a point de huppe ; que la cou- leur du dessous du corps est plus jaunâtre, et que parmi les pennes de la queue et des ailes il n’y en a aucune qui soit bordée de blanc ; mais ces dif- férences sont trop petites pour constituer une variété dans cette espèce ; c’était peut-être une femelle ou un jeune oiseau de l’année.

Dans le Voyage au Levant de M. E. Hasselquist, il est fait mention (t. II, p. 30) de l’alouette d’Espagne, que ce naturaliste vit dans la Méditerranée au moment où elle quittait le rivage ; mais il n’en dit rien de plus, et je ne trouve dans les auteurs aucune espèce d’alouette qui ait été désignée sous ce nom.

(*) Alauda undata Gmel.