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440 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

et de couleur foncée ; les yeux bruns, bordés d’une couleur plus claire, et situés dans une tache brune, de forme ovale, qui descend sur les joues, et qui est circonscrite par une zone en partie blanche, en partie d’un fauve vif. Tout le dessus du corps est d’un brun obscur, à l’exception des deux pennes extérieures de la queue, qui sont blanches ; le cou, la poitrine et tout le dessous du corps sont d’un fauve rougeâtre, moucheté de brun ; les pieds et les ongles sont d’un brun foncé comme le bec ; l’ongle postérieur est fort long, mais cependant un peu moins que dans l’alouette commune. Enfin une singularité de cette espèce, c’est que l’aile étant repliée et dans son repos, la troisième penne, en comptant depuis le corps, atteint l’extré- mité des plus longues pennes : ce qui est, selon M. Edwards, le caractère constant des lavandières ; et ce n’est pas le seul trait de ressemblance qui se trouve entre ces deux espèces ; car nous avons déjà vu à la spipolette et à la farlouse un mouvement de queue semblable à celui des lavandières, auxquelles on a donné trop exclusivement, comme on voit, le nom de hoche- queues.

LA ROUSSELINE OU L’ALOUETTE DE MARAIS (a)

Cette alouette (*), qui se trouve en Alsace, est d’une grosseur moyenne entre l’alouette commune et la farlouse ; je l’appelle rousseline, parce que la couleur dominante de son plumage est un roux plus ou moins clair : elle a le dessus de la tête et du corps varié de cette couleur et de brun ; les côtés de la tête roussâtres, rayés de trois raies brunes presque parallèles, dont la plus haute passe sous l’œil ; la gorge d’un roux très clair ; la poitrine d’un roux un peu plus foncé, et semé de petites taches brunes fort étroites ; le ventre et les couvertures inférieures de la queue d’un roux clair ; les pennes de la queue et des ailes noirâtres, bordées du même roux ; le bec et les pieds jaunâtres.

Celte alouette fait entendre son chant dès le matin, comme plusieurs au- tres espèces de ce genre, et son ramage est fort agréable, selon Rzaczynski. Son nom d’alouette de marais indique assez qu’elle se tient près des eaux ; on la voit souvent sur la grève, quelquefois elle niche sur les bords de la Moselle, dans les environs de Metz où elle parait tous les ans en octobre, et où l’on en prend alors quelques-unes.

M. Mauduit m’a parlé d’une alouette rousse qui avait les plumes du dessus

(a) An alauda pineti, coloris ravi, rubricosi de Rzaczynski ; en polonais, skowronek bo- rowy, lercha ledwuchna ? Dans le pays Messin, grande sinsignotte d’eau ; ailleurs, alouette d’eau, grande farlouse des prés.

(*) Anthus campestris Bechst.