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OISEAUX ÉTRANGERS QUI ONT RAPPORT A LA CALANDRE. 439

dans le temps où la terre est couverte de neige. M. Frisch nous dit qu’elle est peu connue en Allemagne, et qu’on ne sait ni d’où elle vient ni où elle va.

On en a pris aussi quelquefois aux environs de Dantzick, avec d’autres oiseaux, dans les mois d’avril et de décembre, et l’une d’elles a vécu plu- sieurs mois en cage. M. Klein présume qu’elles avaient été apportées par un coup de vent de l’Amérique septentrionale dans la Norvège ou dans les pays qui sont encore plus voisins du pôle, d’où elles avaient pu facilement passer dans des climats plus doux.

Il paraît d’ailleurs que ce sont des oiseaux de passage, car nous appre- nons de Catesby qu’elles ne paraissent que l’hiver dans la Virginie et la Caroline, venant du nord de l’Amérique par grandes volées, et qu’au com- mencement du printemps elles retournent sur leurs pas. Pendant leur séjour, elles fréquentent les dunes et se nourrissent de l’avoine qui croît dans les sables.

Cette alouette est de la grosseur de la nôtre, et son chant est à peu près le même : elle a le dessus du corps brun, le bec noir, les yeux placés sur une bande jaune qui prend à la base du bec ; la gorge et le reste du cou de la même couleur, et ce jaune est en partie terminé de chaque côté par une bande noire qui, partant des coins de la bouche, passe sous les yeux et tombe jusqu’à la moitié du cou ; il est terminé au bas du cou par une espèce de collier ou hausse-col noir : la poitrine et tout le dessous du corps sont d’une couleur de paille foncée.

Longueur totale, six pouces et demi ; bec, sept lignes : le doigt et l’ongle postérieurs, encore plus longs que dans notre alouette ; queue, deux pouces et demi, un peu fourchue, composée de douze pennes : dépasse les ailes de dix à onze lignes.

III. — l’alouette aux joues brunes de pensylvanie (a).

Voici encore une alouette (*) de passage, et qui est commune aux deux continents, car M. Bartran, qui l’a envoyée à M. Edwards, lui a mandé qu’elle commençait à se montrer en Pensylvanie dans le mois de mars, qu’elle prenait sa route par le Nord, et qu’on n’en voyait plus à la fin de mai ; et, d’un autre côté, M. Edwards assure l’avoir trouvée dans les environs de Londres.

Cet oiseau est de la grosseur de la spipolette : il a le bec mince, pointu

(a) The lark from Pensylvania. Edwards, pl. 297. — « Alauda supernè obscurè fusca, infernè fulvo-rufrescens, maculis fuscis varia ; genis nigricantibus ; tæniâ utrimque supra oculos rufescente ; rectrice extimâ albâ, proximè sequenti apice albâ... » Alauda Pensylva- nica, l’alouette de Pensylvanie. Brisson, t. VI, supplément, p. 94. — The red lark, alouette rougeâtre, British Zoology, p. 94.

(*) Alauda rubra Gmel.