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438 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

mâles ont le dessus du corps brun, varié de gris ; la gorge et le haut du cou d’un bel orangé, et cette espèce de cravate est bordée de noir dans toute sa circonférence ; cette même couleur orangée se retrouve encore au-dessus des yeux en forme de sourcils, sur les petites couvertures de l’aile, par petites taches, et sur le bord antérieur de celte même aile, dont elle dessine le contour : ils ont la poitrine variée de brun, de gris et de jaunâtre ; le ventre et les flancs d’un roux orangé ; le dessous de la queue grisâtre ; les pennes de la queue plus ou moins brunes, mais les quatre paires les plus extérieures bordées et terminées de blanc : les pennes des ailes brunes, aussi bordées, les grandes de jaune et les moyennes de gris ; enfin, le bec et les pieds d’un gris brun plus ou moins foncé.

Deux femelles que j’ai observées avaient la cravate non pas orangée, mais d’un roux clair ; la poitrine grivelée de brun sur le même fond, qui devenait plus foncé en s’éloignant de la partie antérieure ; enfin, le dessus du corps plus varié, parce que les plumes étaient bordées d’un gris plus clair.

Longueur totale, sept pouces et demi ; bec, dix lignes ; vol, onze pouces et demi ; doigt postérieur, ongle compris, plus long que celui du milieu ; queue, deux pouces et demi, un peu fourchue, composée de douze pennes, dépasse les ailes de quinze lignes. J’ai vu et mesuré un individu qui avait un pouce de plus de longueur totale, et les autres parties à proportion.

II. — LE HAUSSE-COL NOIR OU L’ALOUETTE DE VIRGINIE.

Je rapproche cette alouette américaine (*) de la cravate jaune, à laquelle elle a beaucoup de rapport ; mais elle en diffère cependant par le climat, par la grosseur et par quelques détails du plumage : elle passe quelquefois en Allemagne (a) dans les temps de neige, et c’est par cette raison que M. Frisch l’a appelée alouette d’hiver ; mais il ne faut pas la confondre avec le lulu, à qui, selon Gessner (b), on pourrait donner le même nom, puisqu’il paraît

utrimque extimis apice albis... » Alauda capitis Bonæ-Spei, l’alouette du cap de Bonne- Espérance. Brisson, t. III, p. 364. — M. le vicomte de Querhoën, enseigne de vaisseau, et M. Commerson, ont tous deux observé cette alouette, au cap de Bonne-Espérance, en des temps différents.

(a) The lark, l’alouette. Catesby, pl. 32. — Alauda hiemalis seu nivalis ; en allemand, die schnee-lerche. Frisch, t. Ier, cl. 2, div. 2, pl. 2, n° 16. — Alauda gutture flavo Virginiæ et Carolinæ ; en allemand, gelbartige lerche. Klein, Ordo avium, p. 164. — « Alauda su- pernè subfusca, infernè albo-flavicans ; gutture et collo inferiore luteis ; tæniâ utrimque longitudinali nigrâ infra oculos ; tæniâ transversâ lunulatâ in summo pectore nigrâ ; remigi- bus rectricibusque subfuscis... » Alauda Virginiana, l’alouette de Virginie. Brisson, t. III, p. 367. — « Alauda alpestris, rectricibus dimidio interiore albis ; gulâ flavâ ; fasciâ subocu- lari pectoralique nigrâ... » Linnæus, Syst. nat., édit. XIII, p. 289. — C’est vraisembla- blement l’alauda riparia minor torquata de Barrère. France équinoxiale, seconde partie, page 122.

(b) De Avibus, p. 795.

(*) Alauda alpestris, Alauda flava et Alauda sibirica Gmel.