Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome VI.djvu/463

Cette page n’a pas encore été corrigée

OISEAUX ÉTRANGERS QUI ONT RAPPORT A LA CALANDRE. 437 terre comme l’alouette ordinaire, sous une motte de gazon bien fournie d’herbe, et elle pond quatre ou cinq œufs. Olina, qui nous apprend ces détails, ajoute que la calandre ne vit pas plus de quatre ou cinq ans, et par conséquent beaucoup moins que l’alouette ordinaire : Belon conjecture qu’elle va par troupes comme cette dernière espèce ; il ajoute qu’on ne la verrait point en France si on ne l’y apportait d’ailleurs ; mais cela signifie seulement qu’on n’en voit point au Mans ni dans les provinces voisines, car cette espèce est commune en Provence, où elle se nomme coulassade, à cause de son collier noir, et où l’on a coutume de l’élever à cause de son chant. A l’égard de l’Allemagne, de la Pologne, de la Suède et des autres pays du Nord, il ne paraît pas qu’elle y soit fréquente : on la trouve en Italie, vers les Pyrénées, en Sardaigne ; enfin M. Russel a dit à M. Edwards qu’elle était commune aux environs’ d’Alep, et ce dernier nous a donné la figure coloriée d’une vraie calandre, qui venait, disait-on, de la Caroline (a) ; elle pouvait y avoir été transportée, elle ou ses père et mère, non seulement par un coup de vent, mais encore par quelque vaisseau européen ; et comme c’est un pays chaud il est très probable que l’espèce peut y prospérer et s’y naturaliser.

M. Adanson regarde la calandre comme tenant le milieu entre l’alouette et la grive, ce qui ne doit s’entendre que du plumage et de la forme exté- rieure, car les habitudes de la grive et de la calandre sont fort différentes, entre autres dans la construction du nid.

Longueur totale, sept pouces et un quart ; bec, neuf lignes ; vol, treize pouces et demi ; queue, deux pouces un tiers, composée de douze pennes, dont les deux paires les plus extérieures sont bordées de blanc ; la troisième paire terminée de même, la paire intermédiaire gris brun, tout le reste noirâtre ; ces pennes dépassent les ailes de quelques lignes ; doigt postérieur, dix lignes.

OISEAUX ÉTRANGERS

QUI ONT RAPPORT A LA CALANDRE

I. — LA CRAVATE JAUNE

OU CALANDRE DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE (b).

Je n’ai point vu l’individu qui a servi de modèle à la figure 2 de la planche 504, mais j’en ai vu plusieurs de la même espèce (*). En général les

(a) Glanures, seconde partie, p. 123, pl. 268.

(b) « Alauda supernè fusco et griseo varia, infernè ex rufo ad aurantium inclinans ; gut- ture aurantio, lineâ fuscâ circumdato ; tæniâ supra oculos flavo-aurantiâ ; rectricibus quatuor

(*) Alauda capensis Gmel.