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LA CALANDRE OU GROSSE ALOUETTE. 435

queue un peu fourchue, longue d’un pouce ; le fond des plumes cendré ; le bec rouge à large ouverture ; les coins de la bouche jaunes ; les pieds cou- leur de chair ; les ongles blanchâtres ; l’ongle postérieur long de six lignes, presque droit, et seulement un peu recourbé par le bout.

Cet oiseau avait été tué, aux environs de Bologne, sur la fin du mois de mai. Je le présente ici seulement comme un problème à résoudre aux natu- ralistes qui sont à portée de l’observer et de le rapporter à sa véritable espèce : car, encore une fois, je doute beaucoup que l’on en doive faire une espèce distincte et séparée. M. Ray lui trouve beaucoup de rapport avec le cujelier, et ne voit de différence que dans les couleurs des pennes de la queue : cependant, il aurait dû y voir aussi une différence de grandeur, puisqu’il est aussi gros que l’alouette ordinaire, et par conséquent plus gros que le cujelier, différence à laquelle on doit avoir encore plus d’égard, si l’on suppose, avec M. Brisson, que l’oiseau d’Aldrovande était jeune.

LA CALANDRE OU GROSSE ALOUETTE (a)

Oppien, qui vivait dans le second siècle de l’ère chrétienne, est le premier parmi les anciens qui ait parlé de cet oiseau (*), en indiquant la meilleure façon de le prendre (b), et cette façon est précisément celle que propose

(a) Corydalus, galerita, alauda maxima ; en grec, Κορυδαλὸς μεγαλώτατος ; calandre, Belon, Hist. nat. des oiseaux, p. 270, cap. xxiv. — Calandra, alauda maxima ; forte gurgulus Alberti, κάλανδρα Oppiani ; Chamœzelos, id est calandrus Silvatici ; en grec moderne, bra- kola ; en allemand, kalander, galander ; en italien et espagnol, chalandra, chalandria ; à Venise, corydalos mot grec devenu vulgaire. Gessner, Av., p. 80. — Aldrovande, Ornithol., t. II, p. 846. — Calandra, lodola, maggiore. Olina, Uccelleria, p. 30. — Calandra. Willughby Ornithol., p. 151. Il ne connaissait point cet oiseau, qu’il confond avec l’ortolan de neige : Ray ne l’a pas même nommé. — The bunting. Charleton, Exercit., p. 88, n° 4. Il avait, comme on voit, adopté l’erreur de Willughby. — Klein, Ordo av., p. 72. — Cet auteur ju- geant d’après la figure donnée par Olina, était persuadé que la calandre n’était autre chose qu’une alouette commune, à laquelle le dessinateur avait fait un bec un peu trop épais. — Alauda non cristata, cinerea, pectore albo, maculoso ; en catalan, calandra, aneda. Barrère, Specim. nov., sp. 5, p. 40. — « Alauda rectrice extimi exteriùs toti albi, secundâ tertiâque apice albis, fasciâ pectorati fuscâ. » Calandra. Linnæus, Syst. nat., édit XIII, sp. 9, p. 288. — The calandra, la calandre. Edwards, pl. 268. — « Alauda supernè fusco et griseo varia, infernè alba ; collo inferiore et pectore nigro maculatis ; remigibus minoribus apice albis ; rectrice extimi exteriùs et ultimâ medietate, albi ; duabus proximè sequentibus apice albis... » Alauda major sive calandra, la grosse alouette ou la calandre. Brisson. t. III, p. 352. — En Provence, coulassade, à cause de son collier. — Aux environs d’Orléans, alouette de bruyère ; en grec moderne, kalandra. Salerne, Oiseaux, p. 196. Cet auteur nous apprend que la rue de la Calandre à Paris tire son nom d’une calandre qui y pendait pour enseigne.

(b) Ixeutic., lib. iii.

(*) Alauda Calandra L.