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434 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

gueur ; au lieu que celui de M. Brisson n’avait de blanc qu’aux deux pennes les plus extérieures, sans parler de beaucoup d’autres différences de détail, qui suffisent, avec les précédentes, pour constituer une variété.

Les spipolettes vivent de petites graines et d’insectes ; leur chair, lors- qu’elle est grasse, est un très bon manger : elles ont la tête et tout le dessus du corps d’un gris brun teinté d’olivâtre ; les sourcils, la gorge et tout le dessous du corps d’un blanc jaunâtre, avec des taches brunes oblongues sur le cou et la poitrine ; les pennes et les couvertures des ailes, brunes, bordées d’un brun plus clair ; les pennes de la queue noirâtres, excepté les deux intermédiaires, qui sont d’un gris brun, la plus extérieure, qui est bordée de blanc, et la suivante, qui est terminée de même ; enfin, le bec noirâtre et les pieds bruns.

Longueur totale, six pouces et demi ; bec, six à sept lignes ; vol, onze pouces et plus ; queue, deux pouces et demi, un peu fourchue, composée de douze pennes : dépasse les ailes de quinze lignes.

LA GIROLE (a)

M. Brisson soupçonne, avec grande apparence de raison, que l’individu observé par Aldrovande était un jeune oiseau (*) dont la queue, extrêmement courte et composée de plumes très étroites, n’était pas entièrement formée, et qui avait encore la commissure du bec bordée de jaune ; mais il y aurait eu, ce me semble, une seconde conséquence à tirer de là, c’est que c’était une simple variété d’âge, appartenant à une espèce connue, d’autant plus qu’Aldrovande, le seul auteur qui en ait parlé, n’a jamais vu que ce seul individu. Il était de la taille de notre alouette commune ; il en avait le prin- cipal attribut, c’est-à-dire le long éperon à chaque pied ; le plumage de la tête et de tout le dessus du corps était varié de brun marron, de brun plus clair, de blanchâtre et de roux vif : Aldrovande le compare à celui de la caille ou de la bécasse. Il avait le dessous du corps blanc ; le derrière de la tête ceint d’une espèce de couronne blanchâtre ; les pennes des ailes brun marron, bordées d’une couleur plus claire ; celles de la queue, du moins les quatre paires intermédiaires, de la même couleur ; la paire suivante mi-partie de marron et de blanc, et la dernière paire toute blanche ; la

(a) Giarola. Aldrovande, Ornithol., t. II, p. 765. — Giarola Aldrovandi, calcare oblungo. Willughby, p. 152, § ix. — Ray, Synops. av., p. 70, sp. 10. — « Alauda supernè fusco- castanea ; marginibus pennarum dilutioribus ; infernè alba ; tæniâ transversâ albicante oc- cipitium cingente ; rectrice extimâ albâ, proximè sequenti apice albâ... » Alauda Italica, l’alouette d’Italie. Brisson, t. III, p. 356.

(*) Alauda italica L.