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430 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

et la suivante terminée de blanc ; les pennes et les couvertures supérieures des ailes d’un brun noirâtre, bordé d’un brun plus clair.

Longueur totale, près de sept pouces ; bec, sept lignes ; tarse, neuf lignes ; doigt postérieur, avec l’ongle, un peu moins de huit lignes ; cet ongle un peu plus de quatre lignes, légèrement courbé ; queue, deux pouces et demi, dé- passe les ailes de seize lignes.

L’ALOUETTE PIPI (a)

C’est la plus petite de nos alouettes de France (*) : son nom allemand piep- lerche, et son nom anglais pipit sont évidemment dérivés de son cri (b), et ces sortes de dénominations sont toujours les meilleures, puisqu’elles repré- sentent l’objet dénommé autant qu’il est possible ; aussi n’avons-nous pas hésité d’adopter ce nom de pipi. On compare le cri de cette alouette, du moins son cri d’hiver, à celui d’une sauterelle, mais il est un peu plus fort et plus perçant : l’oiseau le fait entendre soit en volant, soit en se perchant sur les branches les plus élevées des buissons, car il se perche même sur les petites branches, quoiqu’il ait l’ongle de derrière fort long (moins long cepen- dant et plus recourbé que dans l’alouette ordinaire) ; mais il sait fort bien se servir de ses ongles antérieurs pour saisir les petites branches et s’y tenir perché ; il se tient aussi à terre et court très légèrement.

Au printemps, lorsque le mâle pipi chante sur sa branche, c’est avec beaucoup d’action ; il se redresse alors, il entr’ouvre le bec, il épanouit ses ailes, et tout annonce que c’est un chant d’amour : de temps en temps, il s’élève assez haut, il plane quelques moments et retombe presque à la même place, en continuant toujours de chanter, et de chanter fort agréablement ;

(a) Alauda minor ; en anglais, the pippit or small-lark, la petite alouette. Albin, t. Ier, p. 39, pl. 44. — Die piep lerche, leimen-vogelein, alouette pipi, Frisch, t. Ier, class. 2, div. 2, pl. 2, n° 16. — « Alauda trivialis, rectricibus fuscis ; extimâ dimidiato albâ, secunda apice cuneiformi albâ ; lineâ alarum duplici albidâ. » Linnæus, Syst. nat., édit. XIII, p. 288, n° 105, sp. 5. — Muller Zoology Dan., n° 233 ; en danois, hauge-hylde, pihe-lerke. — The grasshoper lark, alouette sauterelle. British Zoology, g. 18, sp. 6, p. 95. — « Alauda su- pernè nigricante et olivaceo varia, infernè albo-flavicans ; pectore et ventre maculis lon- gitudinalibus nigricantibus insignitis ; rectrice extimâ exteriùs et ultimâ medietate albâ, proximè sequenti albo maculatâ... » Alauda sepiaria, alouette de buisson. Brisson, t. III, p. 347. — En Lorraine, vulgairement sinsignotte, selon M. Lottinger ; dans le Bugey, bec-fi d’hiver. — M. Brisson croit que le spipola d’Aldrovande, t. II, p. 750, est son alouette de buisson, c’est-à-dire, notre alouette pipi ; mais les descriptions ne s’accordent pas : d’un autre côté, Aldrovande croit reconnaître dans ce spipola l’anthos d’Aristote, Hist. animal., lib. viii, cap. iii ; et lib. ix, cap. i, que nous avons rapporté au verdier. Voyez p. 251 de ce volume.

(b) Frisch, pl. 16.

(*) Alauda trivialis et minor L.